mercredi 15 décembre 2021

ESP8266 & ESP32 : Connexion au Réseau WIFI

 


 ESP8266 & ESP32 : Connexion au Réseau WIFI

 

Dans cet article nous allons étudier la mise en œuvre d'une connexion fiable au réseau WIFI. En général on commence par implémenter un code sur table, et on installe le montage ensuite à l'endroit prévu. Ce n'est pas forcément la bonne méthode.

Il serait dommage de s'engager dans un développement conséquent, si au bout du compte, le module, une fois installé à l'endroit prévu, est inaccessible.

1. Perte de connexion

Il peut arriver qu'un module ESP8266 ou ESP32 perde sa connexion au réseau. Les raisons sont multiples :

  • couverture WIFI insuffisante
  • redémarrage du point d'accès
  • conditions atmosphériques, humidité en particulier
  • etc.

Il existe différentes techniques permettant une reconnexion automatique. Beaucoup de tutoriels existent sur le sujet :

https://randomnerdtutorials.com/solved-reconnect-esp32-to-wifi/

https://randomnerdtutorials.com/solved-reconnect-esp8266-nodemcu-to-wifi/

Il ne faut pas négliger ce point, et quelque soit la technique employée, il est préférable d'en utiliser une, et de la tester, plutôt que de ne rien faire.

2. Mesurer l'intensité du signal WIFI

La reconnexion automatique est un moyen de palier à une perte de connexion au réseau, mais est-ce suffisant ?

Il peut sembler évident que, si la reconnexion échoue, le problème a probablement une origine physique : éloignement, présence de murs épais, etc.

Avec un téléphone mobile, il est possible d'apprécier la force du signal WIFI. Mais il faut savoir que tous les téléphones ne se valent pas d'un point de vue réception. Il en va de même pour nos petits modules ESP8266 et ESP32.

Dans un coin de mon atelier où la couverture WIFI est assez mauvaise, j'ai testé quelques cartes :

  • WEMOS LOLIN D32 : OK
  • ESP32 DEVKIT C : OK
  • WEMOS D1 MINI : OK
  • HELTEC WiFi Kit 32 : KO
  • mon téléphone : KO

Il va sans dire que si j'avais un serveur ESP32 à mettre en place à cet endroit je ne choisirais certainement pas la HELTEC WiFi Kit 32.

Commençons pas charger un petit logiciel permettant de tester notre connexion :

https://bitbucket.org/henri_bachetti/basic-server/src/master/arduino/basic-web-server/basic-web-server.ino

Dans cet exemple, que l'on peut compiler pour ESP32 ou ESP8266, une gestion par événements comme celle décrite dans les tutoriels cités plus haut a été mise en place :
  • onStationConnected()
  • onStationDisconnected()
  • onStationGotIP()

L'implémentation pour un ESP32 ou un ESP8266 n'est pas fondamentalement différente.

Note pour les débutants : voici une petite astuce pour écrire du code pouvant se compiler sur les deux plateformes :

#ifdef ESP32
// code ESP32
#else
// code ESP8266
#endif

Il suffit ensuite de choisir la bonne carte dans le menu Outils/Type de Carte de l'IDE ARDUINO pour que la compilation se fasse avec la bonne option.

Au démarrage de la carte, la LED s'allume, et elle s'éteint lorsqu'elle est connectée au réseau. Si la carte n'est pas équipée d'une LED (ESP32 DevKitC par exemple), il est facile d'en ajouter une (avec une résistance de quelques KΩ en série) sur une GPIO et de modifier le code :

#define LED               LED_BUILTIN  // la LED de la carte
#define LED_CMD     LOW           // commande par un niveau bas (c'est souvent le cas)

A remplacer par :

#define LED              23
#define LED_CMD     HIGH

Dans cet exemple, la LED est sur la GPIO23 et elle se commande par un niveau haut. Elle est donc reliée par une résistance à GND.

Au démarrage l'adresse IP de la carte est affichée sur le moniteur série. Il suffit de s'y connecter avec un navigateur. La page affichée par le serveur est la suivante :

A l'aide de cette page, nous allons pouvoir tester la réactivité de notre serveur, à différents endroits de l'habitation. Le bouton ON permet d'allumer la LED de la carte, ensuite son libellé change pour devenir OFF, et permet d'éteindre la LED.

La puissance du signal est également affichée. Dans sa dernière version, la date et l'heure du dernier boot et le nombre de connexions au réseau WIFI sont également affichés, ce qui peut permettre de savoir à distance si le nombre de reconnexions est important ou non.

Si on le désire, un petit écran I2C OLED SSD1306 peut être relié au module, et permet d'afficher différentes informations :
  • nombre de connexions au réseau WIFI
  • date et heure du dernier boot
  • adresse MAC
  • adresse IP
  • RSSI, la puissance du signal

Les pins à relier sont les suivantes :

  • Vin    3.3V
  • GND    GND
  • ESP32 :
    • SCL    GPIO22
    • SDA    GPIO21
  • ESP8266 :
    • SCL    GPIO5 (D1)
    • SDA    GPIO4 (D2)

Ce petit écran est optionnel. S'il est absent, le serveur fonctionnera tout de même.

Si l'on raccorde l'écran, le montage devient autonome, et nous allons pouvoir déplacer celui-ci dans l'habitation, en l'alimentant à l'aide d'un bloc secteur, ou d'un POWER-BANK, et mesurer rapidement la force du signal WIFI là où c'est nécessaire.

Une carte WEMOS D1 MINI, assez éloignée du point d'accès, affiche les informations suivantes sur le moniteur série :

Connecting to AP-XXXXX
HTTP server started
Station disconnected: Disconnected from WiFi access point
WiFi lost connection. Reason: 2
Trying to reconnect to
AP-XXXXX
Station disconnected: Disconnected from WiFi access point
WiFi lost connection. Reason: 201
Trying to reconnect to
AP-XXXXX
Connected to AP successfully!
WiFi connected to
AP-XXXXX
IP address: 192.168.1.59
Station disconnected: Disconnected from WiFi access point
WiFi lost connection. Reason: 200
Trying to reconnect to Livebox-E987
Station disconnected: Disconnected from WiFi access point
WiFi lost connection. Reason: 201
Trying to reconnect to
AP-XXXXX
Station disconnected: Disconnected from WiFi access point
WiFi lost connection. Reason: 2
Trying to reconnect to
AP-XXXXX
Connected to AP successfully!
WiFi connected to
AP-XXXXX
IP address: 192.168.1.59

On constate qu'après s'être connecté une première fois avec succès, la connexion est perdue, puis retrouvée.

A cet endroit le niveau du signal est de -96 dBm, ce qui est faible.

A noter : en utilisant le même code, compilé et chargé dans une carte WEMOS LOLIN D32, le serveur affiche -88dBm, ce qui est un peu mieux. Toutes les cartes ESP8266 et ESP32 ne se valent pas d'un point de vue réception, et l'adoption d'une carte différente peut parfois sauver une situation problématique.

3. WIFI manager

Certains d'entre vous connaissent certainement la librairie WIFIManager.

Si ce n'est pas le cas, voici quelques explications : c'est une librairie qui permet de choisir le réseau WIFI auquel se connecter via une interface HTML.

Cela dispense donc de préciser dans le code le SSID et le mot de passe à utiliser, le choix étant fait par l'utilisateur lors du premier démarrage, à l'aide de n'importe quel appareil disposant du WIFI (téléphone, tablette, ordinateur).

Il existe beaucoup de tutoriels sur le sujet :

https://randomnerdtutorials.com/wifimanager-with-esp8266-autoconnect-custom-parameter-and-manage-your-ssid-and-password/

Le SSID et le mot de passe choisis sont enregistrés dans la mémoire FLASH de l'ESP et à chaque démarrage, celui-ci essaie de s'y connecter. S'il n'y parvient pas, il démarre un réseau en mode Access Point (192.168.4.1) et l'utilisateur peut s'y connecter pour faire son choix.

ATTENTION : cela veut clairement dire que si la connexion WIFI est de mauvaise qualité ou que le réseau est inaccessible à un moment donné, il faudra repasser par une configuration. D'où l'intérêt de rechercher une bonne qualité de connexion.

4. Essais

Le sketch a été compilé sur une WEMOS D1 MINI et une LOLIN D32. A l'endroit où les deux cartes ont été installées, le niveau du signal WIFI est de -80dBm à -86dBm. Au bout de quelques jours le nombre de connexions au réseau WIFI est de 1, ce qui indique clairement que le signal est suffisant.

Un autre montage WEMOS D1 MINI situé en cave montre un nombre de reconnexions de 7 au bout d'un mois, avec un niveau du signal WIFI égal à -83dBm.

5. Conclusion

Pour conclure, je conseillerais d'adopter systématiquement certaines habitudes afin de mettre toutes les chances de notre côté :

  • dans le code, mettre en place une reconnexion automatique
  • tester la connexion WIFI à l'endroit où l'on désire installer le montage, si possible avec plusieurs cartes différentes
  • choisir une "bonne carte" ESP8266 ou ESP32

Des solutions de secours existent, répéteur, point d'accès supplémentaire, pour les cas désespérés. On peut également essayer une carte ESP8266 ou ESP32 possédant un connecteur pour le raccordement d'une antenne WIFI externe.

Une connexion WIFI de grande qualité n'est pas forcément nécessaire dans toutes les situations. S'il s'agit d'envoyer des valeurs de température et d'humidité à un serveur toutes les 30 minutes, on peut se contenter d'une qualité moyenne. S'il s'agit de surveiller un réservoir d'eau et d'agir sur une vanne en fonction du niveau pour empêcher son débordement et une inondation, cela pourrait être plus problématique.


Cordialement

Henri

6. Mises à jour

27/12/2021 : affichage de la date et l'heure du dernier boot
                     affichage du nombre de connexions au réseau WIFI

 

samedi 4 décembre 2021

ESP32 : Prototypage

 

ESP32 : Prototypage


Dans cet article nous allons voir comment mettre en œuvre un ESP32 sur une carte de prototypage.

La carte se trouve facilement sur AliExpress : 3.65€ ESP-WROOM-32 compris.

1. Le but

Le but est de pouvoir disposer d'un ESP32 avec un minimum de composants périphériques, afin de pouvoir prototyper des montages à réaliser avec des modules nus, avant de les finaliser par l'étude d'un PCB maison.

Module ESP-WROMM-32 nu

1.2. Les avantages

Pourquoi préférer un module nu et pour quel type de montage?

1.2.1. Consommation

Utiliser un module nu est le seul moyen d'obtenir une consommation très faible en mode sommeil profond. On parvient facilement à atteindre 5µA.

Il sera impossible d'obtenir un tel résultat avec une carte de développement. La LOLIN32 par exemple, alimentée par sa broche 3.3V, consomme 1.7mA en mode veille, soit 340 fois plus.

Avec un module nu, l'énergie consommée sera de :

E = 5µA * 24 * 30 = 3600µAH, soit 3.6mAH par mois.

1.2.2. Encombrement

L'encombrement sera très réduit. Un module nu se suffit à lui-même et ne nécessite aucun composant externe pour pouvoir fonctionner, à part une alimentation.

1.2.3. Pérennité

La pérennité des cartes ESP32 n'est pas assurée sur le long terme. Si l'on désire enficher une carte sur un PCB maison, l'implantation devra être ré-étudiée à chaque fois que la carte évoluera, ou sera remplacée par un nouveau modèle. Par exemple la WEMOS LOLIN D32 a fortement évolué. Même le brochage est différent :

WEMOS LOLIN D32

 

WEMOS LOLIN D32

Sur le marché un module nu aura une durée de vie forcément supérieure.

1.2.4. Coût

Dernier atout : le coût d'un module nu est faible.

1.2. Quelles applications ? 

Si l'on n'a aucun impératif de consommation, un module nu n'est utile que si l'on cherche à gagner en encombrement, ou en pérennité.

Par ailleurs, si l'ESP32 est utilisé dans une application où il fonctionne en serveur WEB, la consommation sera de toutes façons importante, au minimum 100mA. L'intérêt du module nu en matière de consommation est faible, s'il est utilisé comme serveur.

Pour toute autre application, si l'ESP32 passe le plus clair de son temps en sommeil profond, et se réveille périodiquement pour envoyer des données à un serveur, le module nu est très intéressant :

  • capteurs de température, humidité, pression
  • surveillance de niveau
  • détection de passage
  • etc.

2. Le hardware

2.1. Convertisseur USB

Celui-ci n'est utile que pour la programmation de l'ESP32, et la mise au point. Quand le montage sera en exploitation ce convertisseur sera plus encombrant qu'autre chose. Pendant la phase de mise au point on utilisera un module séparé comme celui-ci :

Module FT232R 3.3V/5V

Ce convertisseur est équipé d'un cavalier permettant de le faire travailler sous 3.3V, ce qui est impératif pour un ESP32.

2.2. Régulateur de tension

Celui-ci sera ajouté, ou pas, en fonction de l'alimentation prévue :

  • batterie LITHIUM-ION : régulateur 3.3V 500mA LDO
  • batterie LIFEPO4 : aucun
  • secteur : régulateur 500mA au choix
    • 3.3V : alimentation par la broche 3.3V
    • 5V : alimentation par la broche 5V, ou VIN

Les régulateurs 3.3V 500mA LDO sont assez peu nombreux : ME6211, RT9013, RT9080.

Voir leurs caractéristiques ici : Les régulateurs LDO

A noter un nouveau venu dans la liste : le RT9080 et ses 2µA de consommation propre, qui équipe la carte FireBeetle.

3. La carte prototype

3.1. La carte de développement

Pour prototyper un montage à base de module nu, on peut bien entendu utiliser n'importe quelle carte de développement ESP32, à condition de bien maîtriser son schéma.

Autant partir d'une carte simple, une FireBeetle par exemple :

Schéma de la FireBeetle

Cette carte est une des meilleures du marché, avec ses 10µA de consommation en mode veille. Elle est relativement chère : une dizaine d'euros.

Avec la majeure partie des carte du commerce, on ne pourra malheureusement pas mesurer la vraie consommation en mode veille, car elle sont équipées de composants qui consomment eux-mêmes pas mal de courant, en particulier les cartes équipées de régulateurs AMS1117, qui consomme 5mA à lui tout seul.

 

Sur ce modèle on peut implanter soi-même un ESP32 sans aucune soudure !

Par contre elle est équipée de composants pouvant provoquer une surconsommation : LEDs, régulateur AMS1117. C'est pour cela que je ne la classe pas dans la catégorie des cartes de prototypage minimalistes.

3.2. Cartes de prototypage minimalistes

Seule une carte de prototypage de ce type permettra d'obtenir un résultat au plus près de la réalité au niveau consommation.

Une carte prototype minimaliste est à équiper de quelques composants :

  • un ESP32
  • deux boutons RESET et BOOT avec leurs résistances de pullup
  • deux connecteurs

Il en existe divers modèles, avec des brochages différents :

 



 

Ce dernier modèle est équipé d'un connecteur séparé à 3 broches pour le convertisseur USB/série. Elle est la seule a pouvoir être implantée sur une breadboard.

3.2.1. La préparation

Il faut d'abord souder l'ESP32 sur la carte. Les broches de ce microcontrôleur sont espacées de 1.27mm. Pour cette opération, la panne du fer à souder doit être très fine : 

Voici la panne, montrée ici à côté de l'ESP32. Il s'agit d'une WELLER dont la pointe a un diamètre de 0.8mm.

Il ne faut pas espérer réaliser cette opération avec de la soudure sans plomb. La soudure utilisée est de la Sn.Pb 60%/40% 0.5mm.

Je conseille de commencer par déposer une petite goutte de soudure sur l'un des pads de la carte, dans un angle. Ensuite :

  • positionner l'ESP32 et souder la broche correspondante sur ce pad, sans ajout de soudure
  • repositionner éventuellement l'ESP32 de manière plus précise
  • bien vérifier l'alignement des broches de l'ESP32 avec tous les pads
  • souder une broche dans l'angle opposé de l'ESP32
  • revérifier : c'est votre dernière chance pour repositionner l'ESP32
  • souder les autres broches

On trouve pas mal de vidéos sur le WEB : 

Je pense que c'est à la portée de n'importe quel amateur possédant un fer à souder correct. Un casque loupe peut être utile :

Souder ensuite les deux résistance, les boutons et les connecteurs.

La carte prototype que j'ai acheté n'était pas livrée avec ses 2 résistances de 10KΩ. Comme je disposais de modèles 0805, trop grosses, je les ai soudées en les décalant légèrement :

A noter : j'ai préféré implanter des connecteurs femelles à la place des connecteurs mâles livrés avec la carte. Les fils DUPONT mâles sont moins sujets à faux contacts.

3.2.2. Le premier essai

Un essai rapide peut être réalisé immédiatement.

Pour cela, contrairement à une carte ESP32, il faudra disposer d'une alimentation 3.3V pouvant débiter au moins 500mA. La broche VCC du convertisseur USB/série ne produit pas assez de courant pour alimenter un ESP32.

Ensuite il faudra relier quelques broches :

  • 3.3V de l'alimentation : broche 3.3V de l'ESP32
  • GND de l'alimentation : broche GND de l'ESP32
  • TX du convertisseur USB : broche RX de l'ESP32
  • RX du convertisseur USB : broche TX de l'ESP32
  • GND du convertisseur USB : broche GND de l'ESP32

On peut s'aider d'une breadboard pour réunir les masses :

Charger ensuite l'exemple HelloServer : HelloServer.ino

Remplacer ssid et password par ceux de votre box, et compiler.

Le chargement s'opère de la façon suivante :

  • appuyer sur le bouton BOOT (GPIO0)
  • appuyer sur le bouton RESET
  • relâcher le bouton RESET 
  • relâcher le bouton BOOT
  • téléverser

Connecting........_____...
Chip is ESP32-D0WDQ6 (revision 1)
Features: WiFi, BT, Dual Core, 240MHz, VRef calibration in efuse, Coding Scheme None
Crystal is 40MHz
MAC: 24:62:ab:dd:af:f0
Uploading stub...
Running stub...
Stub running...
Changing baud rate to 921600
Changed.
Configuring flash size...
Auto-detected Flash size: 4MB
Compressed 8192 bytes to 47...
Writing at 0x0000e000... (100 %)
Wrote 8192 bytes (47 compressed) at 0x0000e000 in 0.0 seconds (effective 4085.3 kbit/s)...
Hash of data verified.
Compressed 18656 bytes to 12053...
Writing at 0x00001000... (100 %)
Wrote 18656 bytes (12053 compressed) at 0x00001000 in 0.1 seconds (effective 1037.3 kbit/s)...
Hash of data verified.
Compressed 653600 bytes to 399812...
Writing at 0x00010000... (4 %)
Writing at 0x00014000... (8 %)
Writing at 0x00018000... (12 %)
Writing at 0x0001c000... (16 %)
Writing at 0x00020000... (20 %)
Writing at 0x00024000... (24 %)
Writing at 0x00028000... (28 %)
Writing at 0x0002c000... (32 %)
Writing at 0x00030000... (36 %)
Writing at 0x00034000... (40 %)
Writing at 0x00038000... (44 %)
Writing at 0x0003c000... (48 %)
Writing at 0x00040000... (52 %)
Writing at 0x00044000... (56 %)
Writing at 0x00048000... (60 %)
Writing at 0x0004c000... (64 %)
Writing at 0x00050000... (68 %)
Writing at 0x00054000... (72 %)
Writing at 0x00058000... (76 %)
Writing at 0x0005c000... (80 %)
Writing at 0x00060000... (84 %)
Writing at 0x00064000... (88 %)
Writing at 0x00068000... (92 %)
Writing at 0x0006c000... (96 %)
Writing at 0x00070000... (100 %)
Wrote 653600 bytes (399812 compressed) at 0x00010000 in 6.4 seconds (effective 811.8 kbit/s)...
Hash of data verified.
Compressed 3072 bytes to 128...
Writing at 0x00008000... (100 %)
Wrote 3072 bytes (128 compressed) at 0x00008000 in 0.0 seconds (effective 1530.3 kbit/s)...
Hash of data verified.

Leaving...
Hard resetting via RTS pin...

Si le chargement ne se fait pas :

  • vérifier les soudures des boutons
  • vérifier les soudures des résistances
  • vérifier les connexions

Il n'a plus qu'à appuyer une fois sur RESET pour relancer l'ESP32. Le moniteur série affiche ceci :

rst:0x1 (POWERON_RESET),boot:0x13 (SPI_FAST_FLASH_BOOT)
configsip: 0, SPIWP:0xee
clk_drv:0x00,q_drv:0x00,d_drv:0x00,cs0_drv:0x00,hd_drv:0x00,wp_drv:0x00
mode:DIO, clock div:1
load:0x3fff0018,len:4
load:0x3fff001c,len:1216
ho 0 tail 12 room 4
load:0x40078000,len:10944
load:0x40080400,len:6388
entry 0x400806b4
 
.....
Connected to SSID-ABCDEF
IP address: 192.168.1.48
MDNS responder started
HTTP server started

Et si l'adresse IP affichée est entrée dans un navigateur :

hello from esp32!

Voilà c'est fini.

3.2.3. La consommation en mode veille

La consommation peut être mesurée à l'aide d'un multimètre en série avec l'alimentation. Mais attention, avec un multimètre sur le calibre mA ou µA l'ESP32 ne démarrera probablement pas.

Dans un premier temps, installer un fil DUPONT pour court-circuiter les bornes du multimètre. On le retirera ensuite. la breadboard trouve encore son utilité :

On voit bien les grip-fils du multimètre et le gros fil rouge qui le court-circuite.

Ensuite il suffit de charger un sketch minimal :

#include <WiFi.h>
#include <rom/rtc.h>
#include <driver/rtc_io.h>

// remplacer par vos identifiants
const char *ssid = "........";
const char *password = "........";

WiFiClient client;

void setup()
{
  byte ret;
  uint64_t wakeup_pin_mask;

  Serial.begin(115200);
  WiFi.begin(ssid, password);
  while (WiFi.status() != WL_CONNECTED)   {
    delay(500);
    Serial.print(".");
  }
  Serial.println("");
  Serial.println("WiFi Connected");
  Serial.print("IP: ");
  Serial.println(WiFi.localIP());
  Serial.println("DEEP-SLEEP");
  esp_deep_sleep_start();
}

void loop()
{
}

Après chargement et RESET, le moniteur série affiche ceci :

rst:0x1 (POWERON_RESET),boot:0x13 (SPI_FAST_FLASH_BOOT)
configsip: 0, SPIWP:0xee
clk_drv:0x00,q_drv:0x00,d_drv:0x00,cs0_drv:0x00,hd_drv:0x00,wp_drv:0x00
mode:DIO, clock div:1
load:0x3fff0018,len:4
load:0x3fff001c,len:1216
ho 0 tail 12 room 4
load:0x40078000,len:10944
load:0x40080400,len:6388
entry 0x400806b4
.....
WiFi Connected
IP: 192.168.1.48
DEEP-SLEEP

A partir du moment où DEEP-SLEEP est affiché, on peut mettre en route le multimètre sur le calibre mA et retirer le fil DUPONT. Il affichera probablement ZERO. Basculer sur le calibre µA. Pour ma part, il affiche 4.3µA !!!

4. Liens utiles

La suite ici :

ESP32 : prototypage (suite)

5. Conclusion

Le but que je poursuis est simple : pouvoir créer des capteurs WIFI, alimentés par une petite batterie LIPO 1000mAH maxi, et intégrables dans une boîte à encastrer Ø60mm, ou de petits boîtiers de dimensions réduites : 50x50mm.

Il reste bien entendu à ajouter un ou plusieurs capteurs pour rendre ce montage opérationnel. Ensuite, pourquoi ne pas explorer la possibilité de remonter les informations vers un serveur comme ThingSpeak ?

La suite de cet article coule de source :

  • améliorer le chargement, le rendre automatique
  • ajouter des capteurs
  • envoyer des données à un serveur
  • développer des mini-capteurs connectés


Cordialement

Henri



mardi 16 novembre 2021

Un Surpresseur DIY

 


 

Un Surpresseur DIY

 

J'avais présenté il y a quelques mois un projet de remplissage d'une cuve d'eau située en hauteur :

Contrôle de Niveau d'Eau

Cette cuve est utilisée pour de l'arrosage en basse pression (0.3 bar). Elle n'est cependant pas utilisable pour alimenter un lave-linge, la pression étant insuffisante. Pour permettre le fonctionnement de celui-ci il faut donc obligatoirement augmenter cette pression, d'où l'étude d'un nouveau projet : un surpresseur.

A l'heure actuelle beaucoup de nouvelles constructions intègrent une double alimentation en eau, une alimentation par le réseau public, et une alimentation en eau de pluie, donc possiblement non potable (sauf traitement particulier), pour certaines parties de l'habitation :

  • toilettes
  • lave-linge
  • arrosage 
  • lavage de sols, de véhicule
  • etc.

Les avantages sont évidents :

  • économies d'eau
  • absence de dépôt de calcaire dans les toilettes et le lave-linge
  • économie de lessive car l'eau douce ne diminue pas l'efficacité des détergents
  • absence de chlore et de calcaire dans l'eau d'arrosage, ce qui ne déplaira pas aux plantes

Le principe est de récolter l'eau de pluie dans un réservoir enterré ou non, et d'y puiser de l'eau en augmentant la pression à l'aide d'un surpresseur.

Tout d'abord pourquoi un surpresseur ?

Le réservoir d'eau de pluie peut être soit enterré, soit au sol. Dans les deux cas, la pression est soit inexistante, soit très faible.

On pourrait imaginer disposer d'un réservoir surélevé, ce qui est mon cas actuellement, mais la pression est directement dépendante de la hauteur de colonne d'eau : 1 bar pour 10 mètres. Si cette pression est suffisante pour de l'arrosage, un lave-linge a besoin d'une pression minimale pour pouvoir fonctionner. J'ai fait un test, avec mon réservoir situé à 3m de haut, qui s'est soldé par un échec. Une pressions de 0.3 bar ne suffit pas, la plupart des lave-linge ont besoin au minimum du double.

Il faut donc passer par un surpresseur, qui va augmenter la pression pour pouvoir alimenter correctement les appareils.

Les surpresseur de qualité sont chers, et ils ne sont pas toujours fiables ni réparables. Lorsque l'on lit les commentaires d'acheteurs sur certains sites de matériel de bricolage on constate que beaucoup ont des problèmes de durée de vie : corps de pompe cassé, ballon tampon percé, baisses de pression, pressostat en panne, etc.

Alors pourquoi ne pas se lancer dans une fabrication maison à l'aide d'éléments facilement disponibles dans le commerce ? Dans cet article, nous allons voir comment nous y prendre.

Avertissement

Il est légalement interdit d'opérer un basculement entre eau de pluie, potentiellement polluée, et eau du réseau public, y compris à l'aide d'une vanne 3 voies et de clapets anti-retour classiques. Le risque ZÉRO n'existant pas, un clapet peut rester bloqué en position semi-ouverte et l'eau de pluie peut alors contaminer le réseau public, ce qui peut coûter très cher au responsable.

A lire : Usage domestique d’eau de pluie

Remarque : la norme NF1717 impose des clapets anti-retour antipollution contrôlables (type EA).

Norme NF1717

Ne voulant pas m'engager dans cette voie risquée, je préfère donc maintenir un isolement total antre mon circuit d'eau de pluie et le réseau public.

1. Le projet

Un surpresseur est composé de différents organes :

  • une pompe
  • un ballon tampon
  • un pressostat
  • un manomètre

1.1. La pompe

La pompe est généralement un modèle de surface. On aura besoin d'un tuyau flexible d'aspiration. Attention, toutes les pompes de surface ne sont pas auto-amorçables.

Si l'eau provient d'un puits, une pompe immergée pour puits sera nécessaire.

Si l'eau provient d'un réservoir enterré ou au sol on peut très bien adopter un modèle immergé, à condition qu'elle puisse fournir une pression suffisante, au moins 2 bar (20m de hauteur de refoulement). Si elle est équipée d'un flotteur, en cas de manque d'eau dans le réservoir la pompe se coupera automatiquement.

Si la pompe n'est pas capable de fournir une pression suffisante, 1 bar par exemple, on aura beaucoup de mal à trouver un pressostat adapté..

Il faudra probablement installer un clapet anti-retour d'un diamètre adapté sur la sortie de la pompe :

Clapet anti-retour

1.1.1. Sortie sur tuyau d'arrosage

Si la pression visée est faible, aux alentours de 1 bar, c'est une solution possible.

Sur la sortie du clapet est vissé un simple adaptateur pour raccord rapide sur lequel est branché le tuyau de sortie :

Un autre adaptateur sera utilisé côté ballon. Les deux adaptateurs et les raccords rapides doivent être neufs, et de bonne qualité.

1.1.2. Sortie sur tube PER

Si l'on désire un montage aussi fiable que possible avec une pression plus classique (de l'ordre de 3 bar), le raccord rapide pour tuyau d'arrosage n'est pas forcément très recommandé, surtout sur le long terme.

On utilisera plutôt un adaptateur pour tube PER :

Adaptateur pour tube PER Ø16mm

1.2. Le ballon tampon

Le ballon tampon comporte une membrane souple qui permet de stocker quelques dizaines de litres d'eau sous pression, ce qui permet d'espacer les temps de fonctionnement de la pompe. Sans ce ballon, la pompe se mettrait en route et se couperait très souvent. Le ballon réduit donc le nombre de démarrages de la pompe, et permet d'augmenter la durée de vie de celle-ci.

Le ballon tampon est équipé d'une valve qui permet son pré-gonflage, à l'aide d'une simple pompe de vélo. Il y a donc de l'air sous pression côté valve, et de l'eau côté raccord. Lorsque l'on consomme de l'eau la pression de celle-ci diminue, et l'air sous pression pousse la membrane pour compenser. Le ballon doit donc être gonflé à une pression bien inférieure à la pression d'eau désirée, environ la moitié, sinon la pression de l'eau ne parviendra pas à pousser la membrane.

Un vase d'expansion sanitaire (blanc) serait le plus approprié, car celui-ci est souvent construit en inox, mais comme j'ai prévu un système de filtrage efficace en aval, un modèle prévu pour une chaudière conviendra.

J'ai récupéré un vase d'expansion provenant de mon ancien système de chauffage central au fuel :

Sa contenance est de 18 litres. En général ces ballons peuvent supporter une pression de 3 bar.

Il est équipé d'un raccord mâle 3/4 (20/27).

Il va sans dire que plus le ballon est imposant, plus la réserve d'eau est importante. La pompe fonctionnera moins souvent, mais plus longtemps.

On peut fixer le ballon au mur à l'aide d'une potence, ou fabriquer un support à poser au sol. 

1.3. Le pressostat

Le pressostat enclenche la pompe lorsque la pression chute en dessous d'une certaine valeur, et la coupe lorsque la pression atteint la valeur préréglée, en général 2 à 3 bar.

Les pressostats du commerce sont réglables ou non. Si par exemple on choisit un pressostat ayant une pression de déclenchement fixe de 1.5 bar, il faudra impérativement que la pompe puisse fournir au moins cette pression. Si le pressostat est réglable, on pourra adapter sa pression de fonctionnement à pratiquement n'importe quel type de pompe fournissant au moins 1 bar.

Pour un pressostat on parle de pression d'enclenchement pour définir la pression en dessous de laquelle il mettra en route la pompe, et de pression de déclenchement pour définir la pression au dessus de laquelle il coupera la pompe.

1.3.1. Pressostat mécanique

On peut adopter un modèle du commerce :

Pressostat TELEMECANIQUE XMP 6

Cet appareil dispose d'un raccord femelle 15x21, mais il possède également un raccord pour un manomètre 8/13.

Sa pression de fonctionnement est réglable :

  • pression d'enclenchement : 0,3 à 5.2 bar
  • pression de déclenchement : 0.9 à 6 bar

Documentation technique 

Un manomètre coûte environ 10€ :


Il vaut mieux choisir un manomètre supportant une pression maximale assez faible. Pour mesurer 1 bar, un manomètre 4 bar suffit amplement.

On trouve également des pressostats avec manomètre intégré :

Pressostat SKD-2D

Cet appareil dispose de deux raccords mâles 26/34 (une entrée et une sortie), ce qui simplifie le montage.

Sa pression de fonctionnement est de 1.5 bar.

1.3.2. Pressostat électronique

Les modèles électroniques disposent d'un afficheur et de touches de réglage :

Pressostat Flotec Digipress

Cet appareil dispose d'un seul raccord femelle 8/13. Sa pression de fonctionnement est réglable :

  • pression d'enclenchement : 0,5 à 7 bar
  • pression de déclenchement : 1 à 8 bar

Documentation technique

1.4. Le filtrage

Si l'utilisation concerne les toilettes, l'arrosage et le lavage de sols et véhicules, un filtre double suffit :

  • cartouche lavable 50 ou 60µm
  • cartouche de filtrage sédiments 20µm

Si l'eau doit être utilisée également pour alimenter un lave-linge, un filtre supplémentaire à charbon actif sera nécessaire. On trouve des filtres monoblocs à 2 ou 3 bols :

NatureWater NW-BR10B4

Cette eau sera malgré tout impropre à la consommation humaine. Si l'on veut la rendre potable, pour une douche par exemple, il faudra ajouter un stérilisateur à UV. Le prix est assez conséquent.

ATTENTION : filtrer de l'eau de pluie de manière à ce qu'elle soit potable ne signifie pas qu'elle soit bonne à boire. En effet, elle ne comporte pas les minéraux nécessaires et indispensables à la santé humaine. Par contre cette eau sera parfaite pour les usages courants : douche, lave-linge, toilettes, arrosage.

1.5. Raccordements

L'étanchéité des raccords doit être parfaite, sous peine de voir la pompe se mettre en route de temps en temps pour compenser les fuites. Pour les raccords à visser, les précautions habituelles doivent être prises : filasse + pâte à joint ou ruban téflon, ou joint fibre ou caoutchouc lorsque cela est possible.

Pour le raccordement des différents organes il nous faudra un raccord multivoies :

  • pompe
  • ballon tampon
  • pressostat
  • manomètre
  • sortie

Ce raccord est vissé sur le vase d'expansion, mais on peut le visser aussi sur la pompe, s'il s'agit d'un modèle de surface, ou même sur le pressostat, si celui-ci est vissé directement sur la pompe. Le choix est libre, tout dépend avant tout de la réalisation mécanique envisagée.

Le filetage d'un ballon peut aller de 15/21 à 26/34. Il faudra adapter à son propre cas.

Concernant le choix du raccord tout va dépendre du choix du pressostat :

  • 1 seul raccord ou 2 raccords entrée et sortie
  • raccord mâle ou femelle
  • manomètre intégré ou non

Suivant le modèle on aura besoin de 3, 4 ou 5 voies. On trouve une multitude de raccords possibles :

Raccord en T femelle

 

Raccord en croix femelle

On peut également utiliser un raccord mâle avec un raccord égal femelle/femelle sur le ballon.

On peut aussi utiliser un collecteur sanitaire de ce type, à 2 ou 3 départs. C'est la solution que j'ai choisi :

Pour faciliter la mise en route du surpresseur, et aussi pour pouvoir couper la sortie de celui-ci en cas de problème, on pourra adopter un collecteur équipé de vannes. Sinon, il faudra se procurer une vanne d'arrêt à visser sur l'une des sorties. Choisir de préférence un modèle avec écrou libre :



Utiliser un collecteur 20/27 avec des sorties 15/21 est la solution la plus facile, car les sorties sont du genre mâle, et on n'aura pas à utiliser de filasse ou de ruban téflon, les raccords étant vissés avec des joints fibre ou caoutchouc.

Un collecteur peut posséder entre 2 et 8 sorties. On peut ainsi prévoir également une sortie séparée pour chaque utilisation (toilettes, lave-linge, arrosage, etc.), ce qui simplifie les raccordements.

Si le diamètre du raccord du ballon est différent de 20/27, on peut insérer un réducteur.

1.4.1. Raccordement de l'arrivée d'eau

Pour le raccordement de l'arrivée d'eau provenant de la pompe, un adaptateur pour raccord rapide 15/21 est vissé sur un départ du collecteur, ou un adaptateur pour tube PER si l'on a choisi cette solution :



Si l'on a choisi un raccord en croix femelle, on trouve les mêmes adaptateurs en version mâle :

 

1.4.2. Raccordement du manomètre

Si l'on a choisi d'utiliser un pressostat du commerce avec un manomètre séparé, le raccordement de celui-ci se fait à l'aide d'un réducteur :

Le diamètre du réducteur dépend du modèle de manomètre, souvent 8/13 ou 12/17. On aura du mal à trouver un réducteur 20/27-8/13. On peut utiliser deux réducteurs vissés l'un dans l'autre : 20/27-12/17 et 12/17-8/13.

Si l'on a choisi un raccord en croix femelle, on trouve les mêmes réducteurs en version mâle :

1.4.3. Raccordement du pressostat

Le raccordement du pressostat se fait aussi à l'aide d'un réducteur.

Ici aussi le diamètre et le genre du réducteur dépend du modèle de pressostat.

2. La réalisation

Avant toute choses, il faut vérifier la pression de gonflage du ballon. Une pompe à vélo équipée d'un manomètre est nécessaire. Comme mon ballon provient d'un système de chauffage il est gonflé à environ 1 bar. Comme je désire une pression d'eau de 1 bar j'ai donc dégonflé la ballon à 0.5 bar.

J'ai fait des essais avec deux pompes dont je dispose :

  • une pompe immergée
  • une pompe de surface

Les avantage de la pompe immergée sont nombreux :

  • elle est placée dans le réservoir, ce qui réduit l'encombrement
  • elle consomme en général moins qu'une pompe de surface
  • elle est souvent équipée d'un flotteur
  • elle est souvent équipée d'un pré-filtre

L'avantage de la pompe de surface est qu'elle fournit en général plus de pression. Mais il faut faire attention aux matières utilisées. Un corps de pompe en fonte aura tendance à s'oxyder, et l'eau prendra une couleur rouille. Si le surpresseur est utilisé pour alimenter un lave-linge, le linge en subira les conséquences. Une filtration sérieuse sera obligatoire.

Avec une pompe de surface, que se passe t-il si le réservoir est vide ? Si le pressostat est capable de détecter l'absence d'eau, tout va bien. Sinon une solution est d'installer un flotteur dans le réservoir, câblé en série avec la pompe, qui coupera l'alimentation électrique de celle-ci en cas de manque d'eau :

2.1. Avec une pompe immergée

J'ai tout d'abord fait un essai avec une pompe immergée :

Pompe MacAlister 400W

Le diamètre de sa sortie est de 20/27. Elle est capable de remonter de l'eau à une hauteur de 11m, ce qui donne 1.1 bar, ce qui devrait être suffisant pour mon application. A la base il y a un filtre mousse, qui sera suffisant dans la majeure partie des cas, à condition de le rincer périodiquement.

Le pressostat utilisé est le TELEMECANIQUE XMP 6, réglé à sa pression minimale de déclenchement : 1 bar. Avec ce réglage, la pression d'enclenchement devrait être de 0.4 bar, ce qui est peu, probablement insuffisant pour un lave-linge.

2.1.1. Côté pompe

Le clapet anti-retour femelle/femelle 20/27 est d'abord vissé sur la sortie de la pompe. Ensuite un adaptateur pour raccord rapide ou PER est monté au ruban téflon.

Voici le montage pour une sortie sur tuyau d'arrosage :

Voici le montage pour une sortie sur tube PER :


2.1.2. Côté ballon

J'ai utilisé un collecteur à trois sorties. Il est monté au ruban téflon sur le ballon.

Comme je n'ai pas encore reçu mon pressostat, un manomètre récupéré sur une vieille chaudière va être utilisé temporairement pour vérifier l'étanchéité. Il est vissé en bout de collecteur sur un réducteur femelle/femelle 20/27-12/17 :

Si l'on utilise un pressostat sans manomètre il suffira de le raccorder sur la troisième sortie, à l'aide d'un réducteur adapté.

Deux tubes PER sont branchés, l'arrivée d'eau provenant de la pompe, et la sortie, à l'aide de raccords à vis femelle 15/21 pour PER Ø16mm, avec joints.

Pour purger l'air dans le circuit nous allons avoir besoin de brancher une vanne sur le tube de sortie, ou directement sur le collecteur, à moins d'avoir choisi un collecteur équipé de vannes.

Si l'on veut faire un raccordement à l'aide de tuyaux d'arrosage, il suffit de visser sur le collecteur deux nez de robinet pour raccord rapide au diamètre 15/21 :



Si l'on a choisi d'utiliser un pressostat du commerce avec manomètre intégré, on peut tout simplement le monter définitivement, mais sans le raccorder au secteur ni à la pompe.

2.1.3. Vérification de l'étanchéité

Il est important de comprendre que l'on va mettre le circuit sous pression pour le tester, sans raccorder électriquement le pressostat à la pompe, et on reviendra le lendemain pour voir si la pression s'est maintenue.

Après raccordement du tuyau provenant de la pompe, avant tout, il faut remplir le circuit d'eau, ce qui évitera d'envoyer de l'air dans le ballon. Cela se fait en ouvrant la vanne de sortie et en actionnant la pompe quelques secondes. Ensuite fermer la vanne de sortie.

Ensuite la pompe est branchée sur une prise secteur pendant quelques dizaines de secondes. Le manomètre affiche presque 1.1 bar, comme prévu. C'est le maximum que peut fournir ma pompe.

Il faut laisser le montage sous pression pendant quelques heures afin de vérifier l'étanchéité. Dans mon cas, le lendemain, la pression n'a pas chuté, ce qui est très encourageant.

Si la pression chute, il peut y avoir deux causes :

Une fuite peut apparaître au niveau du collecteur. Dans ce cas c'est facile à repérer et à corriger. Il suffit de revoir l'étanchéité, là où se trouve la fuite.

Sinon, si la fuite est située au niveau du clapet anti-retour, il faut sortir la pompe du réservoir et revoir l'étanchéité entre le clapet et l'adaptateur pour raccord rapide ou PER. Si la pression ne se maintient toujours pas, on peut soupçonner le raccord rapide lui-même, ou le clapet.

2.1.4. Vidange

Après avoir vérifié l'étanchéité, on peut ouvrir la vanne de sortie pour laisser s'échapper l'eau dans un seau. L'eau sous pression dans le ballon va s'écouler.

Le débit doit être correct. Si ce n'est pas le cas, c'est que ballon n'est probablement pas assez gonflé.

La quantité d'eau récupérée doit correspondre à la contenance du ballon. Si ce n'est pas le cas, c'est que ballon est probablement trop gonflé.

2.2. Avec une pompe de surface

Je dispose également d'une ancienne pompe de surface :

Le diamètre de ses raccords est de 26/34. Elle est capable de remonter de l'eau à une hauteur de 40m, ce qui donne 4 bar.

Le pressostat utilisé est le TELEMECANIQUE XMP 6, réglé à une pression de déclenchement de 2 bar. Avec ce réglage, la pression d'enclenchement devrait être de 1.4 bar.

Le ballon est gonflé cette fois-ci à 1 bar.

2.2.1. Côté pompe

Les raccords plastique de la pompe ont été éliminés. Il ne faut pas chercher à obtenir une étanchéité correcte avec ce genre de raccords pour tuyau souple de 25mm.

L'entrée d'eau de la pompe est équipée d'un réducteur mâle/mâle 26/34-20/27 sur lequel est vissé un adaptateur pour raccord rapide. Un tuyau d'arrosage diamètre 19mm est branché entre la pompe et le réservoir.

Le clapet anti-retour 20/27 est vissé sur la sortie de la pompe à l'aide d'un réducteur mâle/mâle 26/34-20/27. Ensuite un adaptateur pour raccord PER est monté :

L'étanchéité des raccords est réalisée au ruban téflon.

2.2.2. Côté ballon

Côté ballon, le branchement est le même que pour la pompe immergée. Ici aussi, il faut purger l'air dans le circuit en ouvrant la vanne de sortie et en actionnant la pompe quelques secondes. Ensuite fermer la vanne de sortie.

2.2.3. Vérification de l'étanchéité

La méthode est la même que pour la pompe immergée, sauf que la pompe est branchée sur une prise secteur jusqu'à ce que le manomètre affiche 2 bar.

Si une fuite apparaît, elle sera facile à repérer et à corriger. Il suffit de revoir l'étanchéité, là où se trouve la fuite.

Le lendemain, la pression n'a pas chuté, aucune fuite d'eau n'est à déplorer.

3. Réglages

Le pressostat, beaucoup plus imposant que je ne l'imaginais, est monté et raccordé au secteur et à la pompe :



Comme on le voit sur la photo du dessous, j'ai utilisé un raccord rallonge à écrous libres 15/21 femelle/femelle entre le collecteur et le pressostat, et un adaptateur mâle/mâle côté pressostat, ce qui facilite grandement le montage.

Comme le manomètre 12/17 que je possède ne se monte pas sur le pressostat, le raccord prévu pour le manomètre (en dessous du pressostat) est équipé d'un petit bouchon 8/13. Si l'on achète un manomètre 8/13 on pourra le visser sur le pressostat, et monter celui-ci sur le raccord 20/27 en bout du collecteur, où il sera plus facilement accessible.

Si la vis en façade du pressostat est dévissée au maximum, j'obtiens les pressions suivantes :

  • pression d'enclenchement : 0,5 bar
  • pression de déclenchement : 1.1 bar

Cela veut clairement dire que ma pompe immergée 1.1 bar sera inutilisable. Elle ne fournit pas assez de pression, en tous cas il n'y a aucune marge.

Si l'on désirait malgré tout utiliser une pompe de surface fournissant environ 1 bar ou moins, il faudrait trouver un pressostat capable de déclencher la pompe à une pression inférieure, ce qui risque d'être difficile à trouver.

Je vais donc utiliser la pompe de surface, et régler le pressostat pour une pression de déclenchement de 2 bar, et une pression d'enclenchement de 1.5 bar, ce qui revient à visser la vis en façade du pressostat de quelques tours.

La pression du vase d'expansion doit être réglée également à 1.5 bar. Cela se fait à l'aide de la valve Schrader située sous le vase. Elle est généralement cachée par un couvercle en plastique qu'il faut retirer. Un vase neuf est souvent gonflé à 3 bar, il faut donc le dégonfler à la pression voulue à l'aide d'un simple manomètre de mesure de pression de pneus de voiture.

4. Photos

Voici quelques photos de l'installation : 

Les trois réservoirs de 500 litres chacun et le surpresseur sont situés en cave enterrée, afin de leur éviter le gel. La pompe est directement posée au sol.

Les réservoirs sont reliés entre eux par des tubes de 14mm. Le réservoir de droite reçoit l'arrivée d'eau de pluie, tandis que l'eau est puisée par la pompe dans celui de gauche, assurant ainsi une double décantation.

Si la couleur du sol en terre battue est différente sous le réservoir de droite, ce n'est pas dû à une fuite d'eau. C'est simplement que j'ai aplani le sol avec du sable à cet endroit.

En haut, le filtre est un Filtre 116 Triplex - 9 pouces 3/4 acheté chez Amaveo.

Ce filtre, plus cher que celui prévu au départ, a l'avantage de disposer d'un premier filtre lavable 60μm. Les deux autres filtres sont classiques :

  • cartouche de filtration bobinée de 20μm
  • cartouche de filtration charbon actif

En dessous, le ballon est fixé au mur à l'aide d'un support à collier inox :

Pour la fixation au mur du filtre et du support de ballon, deux planches sont d'abord vissées sur le mur, car celui-ci est un mur ancien en pierre et il serait difficile d'obtenir la planéité nécessaire pour fixer le tout correctement, à moins de l'enduire.

Le manomètre utilisé au départ a été remplacé par un modèle 8/13 4 bar directement vissé sur le pressostat, ce qui libère la sortie verticale du collecteur. On peut remarquer que celle-ci est équipée d'une vanne, ce qui permet deux choses :

  • avoir de l'eau à disposition en cave
  • purger le surpresseur en cas d'intervention, le remplacement d'une cartouche de filtre par exemple

Le raccordement à la vanne est réalisé en tube de cuivre soudé Ø14mm :

  • un raccord 20/27 à écrou libre avec joint côté collecteur
  • un coude
  • un raccord 15/21 à écrou libre avec joint côté vanne

On pourrait très bien faire la même chose avec des raccords à olive si l'on veut éviter la soudure.

Les raccordements entre la pompe, le filtre et le collecteur, ainsi que la sortie du filtre sont réalisés en tube PER Ø16mm, avec des raccords 15/21 et des coudes à visser. Cela facilite grandement le montage, par rapport à des raccords à glisser ou à sertir, et tout est démontable facilement.

Comme le filtre est un modèle 20/27, deux réducteurs mâles 20/27-15/21 sont utilisés. Côté filtre l'étanchéité est assurée par du ruban téflon.

Ce montage comporte un petit défaut : la distance de 60cm entre un robinet et la prise secteur n'est pas tout à fait respecté.

5. L'utilisation

A l'utilisation, l'eau douce apporte de nombreux avantages. Le plus surprenant est à découvrir après la première lessive. J'ai été très surpris par la propreté et l'aspect du linge, malgré que j'aie utilisé deux fois moins de lessive. Certains vêtements en sont ressortis comme neufs ! C'est vraiment impressionnant.

6. Liens utiles

Après deux ans et demi, suite à un déménagement, la description de l'installation complète :

https://riton-duino.blogspot.com/2023/03/recuperation-deau-de-pluie-nouvelle.html

7. Conclusion

Cette expérimentation est plutôt concluante pour moi. Ce surpresseur, étant donné le matériel de récupération utilisé, a un prix de revient imbattable.

La liste des éléments utilisés est la suivante :

  • côté pompe :
    • 2 raccords mâle/mâle 26/34 - 20/27 : 10€
    • nez de robinet 20/27 : 5€
    • clapet anti-retour 20/27 : 9€
    • raccord mâle 20/27 pour PER Ø16 : 5€
  • côté ballon :
    • collecteur 3 sorties avec vannes : 20€
    • 2 raccords femelle 15/21 pour PER Ø16 : 8€
  • côté pressostat : 
    • raccord droit 15/21 à écrous libres : 6€
    • raccord mâle/mâle 15/21 : 1€
  • côté manomètre :
    • raccord mâle/femelle 20/27 - 12/17 : 3€
  • pressostat (ManoMano) : 35€ port compris
  • total : 102€

La pompe que j'ai utilisé est ancienne, j'en ai oublié le prix, mais on peut compter : 

  • 100€ pour une pompe de surface
  • 50€ pour une pompe immergée

Un ballon de 18 litres coûte environ : 

  • 30€ pour un modèle de chauffage (rouge)
  • 80€ pour un modèle sanitaire (blanc)

Il est certain que si l'on ne dispose pas comme moi d'une pompe et d'un ballon de récupération, le prix de ce surpresseur peut paraître prohibitif.

A cela il faut ajouter le filtre optionnel NatureWater NW-BR10B4 15/21 : 40€ port compris, ou un autre modèle.

Remarque : un surpresseur du commerce devra également être équipé d'un filtre, ou pas, suivant l'utilisation prévue. Le surcoût sera donc le même.

Le pressostat TELEMECANIQUE XMP 6 a l'air d'être bien construit, et extrêmement robuste par rapport aux modèles utilisés sur les surpresseurs bas de gamme du commerce.

En cas de panne, ce surpresseur sera de plus facilement réparable. Côté pompe, il serait étonnant qu'une panne puisse survenir. Je pense que le seul point faible de ce montage est le ballon de récupération, qui a certainement été utilisé pendant longtemps. Mais un vase d'expansion neuf ne coûte que 25€.

En résumé je suis absolument enchanté par ce montage, purement électro-mécanique. L'absence d'ARDUINO n'est pas un handicap, malgré ce que pourrait donner à penser le nom de ce blog.

Il manque cependant une chose : en cave, le risque de trop-plein et d'inondation est important, car l'évacuation à l'égout par simple gravité est impossible, à moins de compter sur l’absorption naturelle du sol. Un capteur de trop-plein pilotant une vanne d'arrêt de l'arrivée d'eau de pluie me semble indispensable, avec cette fois-ci un ARDUINO, forcément ! Un sujet simple qui fera probablement l'objet d'un article à venir rapidement.


Cordialement

Henri