samedi 29 juin 2019

Une Télécommande Domotique 2.4GHz MYSENSORS


Une Télécommande Domotique 2.4GHz

MYSENSORS


Lorsque l'on dispose d'un serveur domotique Domoicz, Jeedom, HomeAssitant ou autre il est assez intéressant de disposer d'une télécommande afin de piloter l'allumage et l'extinction de ses dispositifs d'éclairage ou de son home-cinema.

Il est toujours possible bien entendu de sortir le smartphone de sa poche et de cliquer sur les icônes de Domoticz ou JeeDom. Mais la télécommande me paraît plus directe et plus accessible, surtout pour les enfants qui n'ont pas de téléphone à disposition.

La première version de mon système à télécommande infrarouge est présentée ici :
https://riton-duino.blogspot.com/2019/07/une-telecommande-domotique-infrarouge.html

Cela fonctionne très bien mais il y a un inconvénient majeur : se souvenir à quelles touches sont affectées chaque fonction. Pour un adulte c'est assez vite assimilé, mais pour un enfant ce n'est pas aussi facile. Avec des images de dimensions adaptées sur de grosses touches ce serait plus parlant.

Ce projet s'adresse à toute installation domotique équipée d'un serveur acceptant les dispositifs MySensors, et ils sont nombreux.

1. Les besoins

1.1. Les boutons

Actuellement j'utilise 4 boutons. Le nombre de boutons de la nouvelle télécommande passe à 8.

L'idée est de développer une télécommande possédant des touches larges sur lesquelles des étiquettes imprimées seront collées.
On trouve des films transparents auto-collants comme ceux-ci par exemple, que j'utilise déjà pour d'autres applications : Feuilles Adhésives Transparentes

Ensuite il faut rechercher des boutons-poussoirs de surface importante et j'avoue avoir cherché en vain sur les sites de composants électroniques.
On trouve ceci, pas vraiment ce que recherche :

Bouton-poussoir 12x12mm
Bouton-poussoir 15mm
Bouton-poussoir 18x18mm

Ces boutons sont parfaitement utilisables dans le cadre de ce projet, si l'on se contente de petits logos, d'une petite sérigraphie ou de boutons de couleurs différentes.

Il m'est venue l'idée d'utiliser des boutons-poussoirs Legrand :


Ces boutons font 22mm de large et 40mm de haut. Ils ont une surface importante qui permettra de coller dessus des étiquettes couleur très explicites (un logo télévision, lampe sur pied, plafonnier, etc.).

Il suffit de les regrouper sur une plaque prévue pour 8 modules :
 
Il ne restera plus qu'à construire un boîtier pour accueillir le tout. La télécommande fera 225mm * 82.5mm. C'est une télécommande conséquente mais étant donné qu'elle est destinée à rester sur la table basse, ce n'est pas gênant.

1.2. L'alimentation

L'alimentation est assurée par une batterie LITHIUM-ION de 250mAH et une prise USB permet de la recharger. Le chargeur TP4056 est intégré.
Une mesure de la capacité de la batterie doit être effectuée périodiquement et la valeur doit être remontée au serveur.

1.3. L'ARDUINO

Étant donné la faible capacité de la batterie, je choisis bien entendu l'ARDUINO PRO MINI 8MHz 3.3V modifiée. Une carte de ce type peut avoir une consommation inférieure à 5µA.

1.4. La liaison

Comme je suis déjà équipé d'une passerelle MySensors, je me suis naturellement orienté sur un module radio 2.4GHz NFR24L01. Sa consommation est faible y compris en émission. Elle est inférieure à 1µA en mode powerdown.

1.5. Les interruptions

Étant donné que l'ARDUINO doit rester en sommeil tans qu'une touche n'est pas appuyée, il faut le réveiller par une interruption. L'ARDUINO ne possède que 2 entrées permettant le réveil.

J'ai choisi pour cela un expander I2C MCP23008 possédant 8 entrées, capable de générer une interruption vers la broche 2 ou 3 de l'ARDUINO.
Il consomme environ 1µA.

1.5. Le régulateur

Étant donné la faible consommation du montage (il doit être possible de compter sur 7 à 8µA), le régulateur choisi est celui-ci : HT7533-1.
Parmi ceux que j'ai en stock, le courant de repos sans charge de certains exemplaires est de 1.2µA.
Avec ce régulateur l'autonomie sera largement supérieure à 1 an, probablement 2 ans.

2. Le matériel

Pour réaliser cette télécommande, il vous faudra réunir :
  • un ARDUINO PRO MINI 8Mhz 3.3V
  • un module radio NRF24L01
  • un MCP23008
  • une résistance de 1MΩ 1%
  • une résistance de 330KΩ 1%
  • un régulateur HT7533-1
  • deux condensateurs 10µF 6.3Vou 10V
  • trois condensateurs film polyester 100nF
  • un accumulateur 3.7V LITHIUM-ION au format 16340 250mAH minimum 
  • un chargeur TP4056
  • un connecteur 9 broches mâle au pas de 2.54
  • un connecteur 9 broches femelle au pas de 2.54
  • deux connecteurs 12 broches femelle au pas de 2.54
  • deux connecteurs lyre 9 broches femelle au pas de 2.54
  • un connecteurs 2 broches femelle au pas de 2.54
  • un cavalier au pas de 2.54
Certains connecteurs sont facultatifs :
Les connecteurs 12 broches servent de support à l'ARDUINO qui pourra être ainsi retiré en cas de besoin.
Les connecteurs lyre 9 broches servent de support au MCP23008. On peut utiliser un support de circuit intégré 18 broches.

3. Le schéma


Le schéma est réalisé à l'aide de KICAD.

Pour récupérer le projet voir plus bas :  9. Téléchargements.

Les deux résistances R1 et R2 permettent de mesurer la tension de la batterie.

Le jumper JP1 permet d'insérer un milliampèremètre pour mesurer le courant en mode veille. Il faut placer un petit cavalier sur ce connecteur pour le fonctionnement normal.

4. La basse consommation

Reportez-vous à la page traitant de l'ARDUINO MINI.

5. IDE ARDUINO

Il vous faudra bien entendu installer les bibliothèques ARDUINO suivantes :
Librairie MYSENSORS : https://www.mysensors.org/download

Dans votre IDE (arduino-cc 1.8.5 par exemple), dans le menu "Outils/Type de Carte" choisir "Arduino Pro or Pro Mini". Dans le menu "Outils/Processeur" choisir "ATmega328 (3.3V, 8MHz)".
 

6. Le code

Pour récupérer le projet voir plus bas :  9. Téléchargements.

La valeur de VREF dans le sketch est à adapter en fonction de la mesure réelle de la tension de la batterie.
La tension mesurée par l'ARDUINO est affichée dans le terminal. A comparer donc avec la valeur affichée par un bon multimètre.

7. Chargement

Reportez-vous à la page traitant de l'ARDUINO MINI.

8. DOMOTICZ

Au démarrage de la carte 8 dispositifs vont s'identifier à Domoticz.

Reportez-vous à ce document :

Il n'y a plus qu'à ajouter chaque dispositif en le nommant de manière explicite (remote1 à remote8 ou tel1 à tel8, ou autre) à l'aide du menu "Réglages/Dispositifs".
Voir  5.2. Ajouter un dispositif MySensors à Domoticz

Ensuite dans l'onglet interrupteurs, il faut définir les actions associées à chaque bouton.
Voir  5.3. Les actions

Il est à noter que la capacité de la batterie n'est pas affichée par Domoticz dans la page "Réglages/Dispositifs" tant qu'aucune touche n'est appuyée.

9. Téléchargements

Pour télécharger le projet : https://bitbucket.org/henri_bachetti/mysensors-remote.git

Cette page vous donne toutes les informations nécessaires :
https://riton-duino.blogspot.com/p/migration-sous-bitbucket.html

10. La consommation

Cette télécommande consomme 5.4µA en mode veille. Une belle autonomie en perspective !
Pour arriver a un tel résultat j'ai trié les régulateurs HT7533-1 que j'ai en stock et j'ai sélectionné un exemplaire dont le courant de repos sans charge est de 1.2µA.

Le calcul donne 5 ans d'autonomie avec la batterie de 250mAH mais il y a fort à parier que le courant d’auto-décharge de celle-ci la videra plus vite.
Mon thermomètre sur batterie a tenu 17 mois sans recharge en ayant une consommation 4 fois supérieure. On peut parier sans risque que la télécommande aura une autonomie plus importante.

Pour mesurer la consommation j'ai utilisé un petit câble maison entre le connecteur JP1 (à gauche du pôle + de la batterie) et le multimètre :



Il faut ensuite placer un petit cavalier sur ce connecteur pour rétablir le fonctionnement normal.


11. Photos
La carte reliée à ses 8 boutons-poussoirs :


La télécommande avec ses logos :


L'utilisation de boutons-poussoirs de ce type entraîne une hauteur de boîtier conséquente : 60mm, plutôt inesthétique.

Il en résulte que Le WAF (Women Acceptance Factor) de ce dispositif est assez faible.

On pourrait utiliser un boîtier moins épais (30mm) en collant les étiquettes non pas sur les poussoirs mais sur le boîtier lui-même et en adoptant des boutons-poussoirs 12x12 disposés sous les étiquettes :


On peut également gagner de la hauteur en utilisant une batterie LIPO.

12. Liens utiles

DOMOTICZ : https://domoticz.com/
MYSENSORS : https://www.mysensors.org/
ARDUINO PRO MINI : https://www.arduino.cc/en/uploads/Main/Arduino-Pro-Mini-schematic.pdf
NRF24L01 : http://www.nordicsemi.com/eng/Products/2.4GHz-RF/nRF24L01


Cordialement
Henri

13. Mises à jour

29/06/2019 : ajout mesure de la capacité de la batterie
01/07/2019 : 11. Photos
                     code : mode veille de 15 minutes
                     10. La consommation
02/07/2019 : 11. Photos

vendredi 21 juin 2019

Une Alimentation à Masse Virtuelle




Une Alimentation à Masse Virtuelle



La majorité d'entre nous avons sur notre établi une alimentation de laboratoire. Elle délivre souvent une tension comprise entre 0 et 30V et un courant de 1A à 3A.
Elle dispose généralement d'une deuxième sortie 5V, et même quelque fois d'une autre sortie 12V.

Cela convient dans la majeure partie des cas de montages courants, mais que faire lorsque l'on doit travailler sur un montage à base d'amplificateur opérationnel qui le plus souvent réclame une alimentation symétrique ?

Rappelons à cette occasion que l'amplificateur opérationnel lui-même n'a pas obligatoirement besoin d'une alimentation à point milieu, mais ce sont souvent les contraintes du montage qui l'imposent, comme en audio par exemple.
Disposer d'une alimentation symétrique lorsque l'AOP doit traiter des signaux alternatifs dispense de polariser les entrées à VCC / 2. Cela peut dispenser également d'ajouter des condensateurs de liaison.

Nous allons étudier dans cet article la réalisation d'un petit montage permettant d'obtenir une alimentation symétrique à partir d'une source de tension unique qui sera notre alimentation de laboratoire.

Il pourra donc être branché sur la sortie d'une alimentation de laboratoire simple et fournir deux tensions symétriques avec un point milieu. On obtiendra par exemple 2x15V à partir d'une tension unique de 30V.

Ce montage pourra dans une large mesure s’accommoder de composants courants qui traînent dans les fonds de tiroirs.

Elle pourra également s’accommoder d'une alimentation pauvrement filtrée étant donné qu'elle possède ses propres condensateurs de filtrage. Il est possible d'utiliser des valeurs de 470µF à 15000µF.

Elle pourra également fonctionner à partir d'une alimentation à transformateur mono-tension simplement redressée :

1. Les limitations

Ce module sera limité en tension et en courant par le choix des composants :
  • limitation de l'amplificateur opérationnel : souvent +/- 18V
  • les condensateurs de sortie : 25V
  • la tension de sortie maximale de l'alimentation de labo : souvent 30V
Le courant maximal de sortie sera celui fixé par l'alimentation de laboratoire.

Il faut bien comprendre un point important :

Cette alimentation est un simple circuit de masse virtuelle composé d'un amplificateur opérationnel et de deux transistors de puissance. Voici un schéma classique :
Le circuit se contente de créer un point milieu sur une alimentation de laboratoire existante, et cela engendre un courant nul ou faible dans les transistors de puissance si la charge est équilibrée (courant du rail positif = courant du rail négatif).

Les transistors de puissance ne dissipent pratiquement rien tant que la charge est équilibrée, ce qui est généralement le cas lorsque l'on travaille sur des AOPs.
Je l'ai testée avec succès à 1A et elle reste froide.
Il faut bien comprendre que ce courant de 1A ne circule pas dans les transistors de puissance :
Charge équilibrée 100Ω + 100Ω

Lorsque la consommation est déséquilibrée par contre, l'AOP de l'alimentation cherche à corriger ce déséquilibre et envoie plus de courant dans la base de l'un des deux transistors de puissance pour maintenir la tension du point milieu à sa bonne valeur.
Il en découle qu'un seul des deux transistors peut être conducteur à un instant donné et dissiper des calories.
Lorsque le rail positif consomme plus de courant que le rail négatif, le transistor du rail négatif se met à conduire et vice-versa :
Charge déséquilibrée 100Ω

Il faut bien avoir à l'esprit qu'une consommation déséquilibrée dans un montage à amplificateurs opérationnels est une situation anormale qui peut être due à une erreur de schéma ou de mauvaises valeurs de résistances.
Mais l'alimentation proposée est capable de le supporter dans une très large mesure.

C'est pour cette raison que ses transistors de puissance sont équipés de dissipateurs. Avec les modèles utilisés l'alimentation pourra admettre une différence de courant de 250mA entre le rail positif et le rail négatif, ce qui est très amplement suffisant.
On peut même envisager 500mA à condition de l'équiper de dissipateurs plus conséquents.
Les transistors choisis (TIP120 et TIP125) supportent 5A.

Un deuxième point important :

Si l'alimentation de laboratoire possède une sortie 5V - comme c'est souvent le cas - celle-ci, pour être utilisable en même temps que la sortie principale, doit posséder une masse séparée.

Si l'on utilise cette alimentation à masse virtuelle pour alimenter des amplificateurs opérationnels et la sortie 5V pour alimenter un processeur, ARDUINO par exemple, deux cas peuvent se présenter :

1er cas : les circuits logiques 5V et analogiques ne sont pas reliés électriquement et donc leurs masses sont séparées. C'est le cas par exemple dans un circuit audio où le processeur n'est là que pour assurer des fonctions logiques de commutation de relais.
Dans ce cas, il n'y a aucun problème. Que les masses soient isolées ou non n'a pas d'importance.

2è cas : les circuits logiques 5V et analogiques sont reliés électriquement et donc leurs masses sont communes. C'est le cas dans un montage où le processeur doit analyser les signaux analogiques amplifiés ou filtrés par la partie analogique.
Dans ce cas, les masses doivent être reliées.
Le problème dans ce cas est que si les masses de la sortie 5V et de la sortie principale sont communes et que l'on relie la masse du 5V et la masse virtuelle, cela revient à court-circuiter le rail négatif de l'alimentation virtuelle.

Il convient donc de vérifier à l'aide d'un ohmmètre que les masses de la sortie 5V et de la sortie principale soient séparées. Rassurez-vous, c'est généralement le cas. Sur les deux alimentations que je possède, une HQ Power  et une Matrix, les masses sont bien isolées entre elles. Mais cela ne sera pas forcément le cas sur une alimentation chinoise bas de gamme.

Un autre cas peut se présenter : l'alimentation de laboratoire ne possède pas de sortie 5V. Dans ce cas, on pourra utiliser le rail positif de l'alimentation virtuelle pour prélever un peu de courant qui alimentera un régulateur 5V ou 3.3V pour le processeur. Elle le supportera sans problème.

2. Le matériel

Pour réaliser cette alimentation, il faut réunir le matériel suivant :
  • 1 amplificateur opérationnel OPA134 ou LM4562
  • 1 transistor TIP120, 1 transistor TIP125
  • 2 résistances 15KΩ de préférence 1%
  • 1 potentiomètre multi tours 100Ω
  • 2 résistances 5.6KΩ
  • 2 résistances 2.2Ω 3W
  • 4 diodes 1N4148 
  • 2 condensateurs 100pF céramique
  • 2 condensateurs 100nF film polyester
  • 2 condensateurs 470µF à 15000µF électrolytiques
  • 2 résistances 3.9KΩ
  • 1 LED verte ou bleue, 1 LED rouge
  • 1 inverseur double 
  • 1 connecteur 2 broches au pas de 3.96 ou 2.54
  • 1 connecteur 3 broches au pas de 3.96 ou 2.54
  • 2 dissipateurs pour transistors TO220(ou 1 seul pour 2 transistors)
L'amplificateur opérationnel OPA134 a des qualités intéressantes :
  • alimentation +/- 2.5V à +/- 18V
  • très faible bruit
On peut le remplacer bien entendu par d'autres AOP ayant le même brochage :
  • LM741
    • alimentation +/- 10V à +/- 15V
    • très bas de gamme, il conviendra pour des essais, sans plus.
  • TL071, TL081
    • alimentation +/- 5V à +/- 15V
    • faible bruit
  • LM4562 (excellent)
    • alimentation +/- 2.5V à +/- 17V
    • très faible bruit
  • etc.
La qualité du montage, et surtout son niveau de bruit, dépendra bien sûr de la qualité de l'AOP.

Les TIP120 / TIP125 sont très courants, mais on peut éventuellement remplacer ces transistors en boîtier TO220 par d'autres modèles, y compris en boîtier TO3.
Le gain devra être important (> 1000).
La carte prévoit l'implantation directe de transistors à brochage BCE, mais on peut utiliser d'autres brochages sous réserve de les connecter à la carte par des fils (ou de modifier le PCB).
J'ai essayé avec succès une paire de MJ900 / MJ1000 qui traînaient au fond d'un tiroir depuis une trentaine d'années.

Le potentiomètre 100Ω du type Bourns 3296W :
On en trouve partout y compris sur les sites revendeurs chinois.
Si l'on utilise des résistances 15KΩ à 1% de précision on peut même s'en passer et le court-circuiter.

La carte offre la possibilité d'implanter différents condensateurs chimiques :
  • 2200µF 25V ⌀19mm x 40mm axial (modèles anciens)
  • 3300µF 25V ⌀16mm x 40mm axial (modèles récents)
  • 470µF à 15000µF radial avec différentes distances entre pattes (5mm, 7.62mm, 10mm)
L'inverseur que j'ai utilisé (un modèle horizontal pour PCB) :
Celui-ci est utilisable également (un modèle vertical pour PCB) 
Si l'on ne dispose pas d'un inverseur pour PCB, n'importe quel autre inverseur double peut être fixé sur le boîtier et raccordé à la carte par 4 fils de 0.5mm2.

Les connecteurs d'entrée et de sortie peuvent être choisis parmi les nombreux modèles existants au pas de 2.54 ou 3.96 :

JST VH (3.96) : 10A

NS25 ou KF2510 (2.54) : 3A

JST XH (2.54) : 3A

Dupont (2.54) : 1A
La carte propose les deux implantations au pas de 2.54 et 3.96.
Sachez toutefois qu'un connecteur Dupont n'est pas le meilleur choix. Les contacts ne sont pas d'une qualité extraordinaire - surtout les contacts femelle -  et supportent au maximum 1A.

Il est possible bien évidemment de souder les fils directement sur la carte, sans connecteurs.

Un morceau de dissipateur de 80mm x 15mm peut accueillir les deux transistors :


Dans ce cas, comme le collecteur de chaque transistor est relié à son boîtier métallique il faudra l'isoler électriquement du dissipateur avec du matériel adapté :


Si l'on utilise deux dissipateurs séparés on peut s'en passer. J'ai choisi ceux-ci :
 STONECOLD RAD-DY-GF/3
 STONECOLD RAD-DY-KY/3
Ces dissipateurs sont malheureusement trop hauts si l'on veut loger le PCB dans un boîtier de faible hauteur, ou alors il faudra les recouper ou choisir d'autres modèles.
Mais si l'on envisage de laisser la carte sur colonnettes pour l'utiliser sur table, cela ne pose pas de problème.

3. Le schéma



Le schéma est réalisé à l'aide de KICAD.

Pour récupérer le projet voir plus bas :  5. Téléchargements.

On peut facilement essayer ce montage sur une breadboard.

On voit un certain nombre d'implantations multiples. Ceci est dû à l'obligation dans le logiciel Kicad d'avoir un composant schématique pour chaque empreinte sur le PCB :
  • connecteur d'entrée et de sortie (au pas de 2.54 ou 3.96)
    • P1 et P2 au pas de 3.96
    • ou
    • P3 et P4 au pas de 2.56
  • transistors :
    • Q1 et Q2 : TIP120 et TIP125 avec dissipateur RAD-DY-KY/3
    • ou
    • Q3 et Q4 : TIP120 et TIP125 avec dissipateur RAD-DY-GF/3
  • condensateurs de filtrage
    • C3 et C4 : 2200µF axial
    • C5 et C6 : 470µF à 2200µF radial
    • C9 et C10 : 4700µF radial
    • C11 et C12 : 10000µF ou 15000µF radial

Il faudra faire des choix en fonction des composants que l'on a à sa disposition, ou en fonction de l'approvisionnement possible. Pour ma part j'ai choisi ceux-ci :

  • connecteurs au pas de 3.96mm : P1 et P2
  • dissipateur à ailettes 80mm x 15mm. J'ai donc implanté Q3 et Q4
  • anciens condensateurs 2200µF axiaux que j'avais en stock

Les empreintes sur le PCB se recouvrent (connecteurs et condensateurs) ou sont voisines (transistors). Il faut simplement percer les trous aux endroits adéquats correspondant aux composants choisis (voir les photos plus bas).

Le composant principal de ce circuit est un AOP du type OPA134.

A la sortie de l'AOP on trouve deux transistors Darlington TIP120 / TIP125 montés en push-pull. La masse virtuelle se trouve au niveau des points communs entre les deux résistances d'émetteur. Elle est connectée à l'entrée inverseuse de l'AOP.

La sortie de l'alimentation est filtrée par une paire de condensateurs chimiques et une paire de condensateurs polyester et céramique, ceci afin d'offrir de bonnes performances de bruit à différentes fréquences.

Enfin, un interrupteur double permet de commuter la sortie et une LED rouge s'allume lorsque celle-ci est active.

4. La réalisation

Le PCB peut être logé dans un boîtier KRADEX Z80 (89 x 119 x 38mm) sous réserve d'utiliser des composants de maximum 25mm de haut :





Avec ce boîtier on devra se contenter de condensateurs de 4700µF en ⌀16 x 25mm, ce qui est déjà conséquent.

On peut se contenter d'équiper la carte de 4 pieds ou colonnettes pour une utilisation sur table.

Lorsque la carte est montée, il suffit de la raccorder à une alimentation 12V ou 24V pour régler la tension du point milieu à l'aide du potentiomètre et d'un voltmètre.

5. Téléchargements

Projet KICAD : https://bitbucket.org/henri_bachetti/rail-splitter.git

Cette page vous donne toutes les informations nécessaires :
https://riton-duino.blogspot.com/p/migration-sous-bitbucket.html

6. Photos

Le câble d'entrée alimentation :


Côté alimentation : deux fiches banane.
Côté carte : le connecteur JST VH, XH ou KF2510 2 point

Le câble de sortie comportera trois fils,  avec :
Côté carte : le connecteur JST VH, XH ou KF2510 3 points
Côté utilisation : 3 connecteurs mâles Dupont dans le cas où il est prévu d'alimenter un montage sur breadboard, ou un connecteur adapté au montage à alimenter.

La carte avec des condensateurs de 4700µF radiaux + radiateurs RAD-DY-GF/3 :


Les transistors utilisent les empreintes de droite.

La carte avec des condensateurs de 2200µF axiaux + radiateurs RAD-DY-KY/3 :


Les transistors utilisent les empreintes de gauche.

La carte dans son boîtier :


Une troisième solution utilisant un seul dissipateur de 25mm de hauteur avec isolant mica et canons isolants. Les câbles passent dans une ouverture pratiquée à l'arrière du boîtier.

Le boîtier fermé :


7. Tenue en charge

Sur une alimentation en entrée de 24V, le point milieu est réglé sur 12V.
En mesurant la tension aux bornes des résistances de 2.2Ω on obtient le courant :
I = U / R
Sans charge le courant dans les résistances et donc dans les transistors de puissance est de 14mA.

7.1. Charge équilibrée

L'alimentation est dans un premier temps testée avec deux résistances de 15Ω.
La tension en entrée est de 30V. Elle donne bien +/- 15V en sortie.

Le courant dans les résistances de charge est de 1A.

Le courant dans les transistors de puissance est de 14mA, comme dans le test précédent. Cela veut dire que la charge est très équilibrée et que les transistors n'ont pas besoin de compenser un déséquilibre quelconque.

7.2. Charge déséquilibrée

Ensuite l'alimentation est chargée à l'aide d'une résistance de 15Ω sur le rail positif uniquement.
Le courant dans la résistance de charge du rail positif est de 1A.

Le déséquilibre de consommation est de 1A, le voltmètre affiche les tensions suivantes :
  • rail positif : 14.90V 
  • rail négatif : 15.04V
Le courant dans le transistor de puissance du rail négatif est de 1A.
Le courant dans le transistor de puissance du rail positif est de 0A
Cela veut dire que la charge est très déséquilibrée et que le transistor du rail négatif compense totalement le déséquilibre. Donc il chauffe.

Ensuite l'alimentation est chargée à l'aide d'une résistance de 7.5Ω sur le rail positif uniquement.

Le courant dans la résistance de charge du rail positif est de 2A.

Le déséquilibre de consommation est de 2A, le voltmètre affiche les tensions suivantes :
  • rail positif : 14.70V 
  • rail négatif : 15.00V
Le courant dans le transistor de puissance du rail négatif est de 2A.
Le courant dans le transistor de puissance du rail positif est de 0A
Le transistor du rail négatif chauffe encore plus. La résistance de 2.2Ω du rail négatif devient brûlante.

Attention, ce déséquilibre est très important et représente une limite extrême à ne pas dépasser. La puissance des résistances de 2.2Ω (3W) est insuffisante, puisque :
P = R I*I = 2.2 * (2*2) = 8.8W
Elles ne tiendraient pas longtemps !

On peut conclure : promesses tenues !

Je n'ai malheureusement pas de résistance de 5Ω pour faire un test court à 3A. De plus je ne pense pas que les résistances de 2.2Ω puissent résister.

7.3. Tenue en température

Toujours avec 30V en entrée, chargée à l'aide d'une résistance de 60Ω sur le rail positif, ce qui donne un déséquilibre de consommation de de 250mA, le dissipateur devient chaud, mais il reste possible de laisser un doigt dessus sans se brûler.
Il est à noter que j'ai utilisé un seul dissipateur, ce qui favorise la dissipation des calories du transistor responsable de la montée en température.

Un autre test avec 30Ω sur le rail positif pousse l'alimentation près de ses limites. Le dissipateur devient très chaud.

7.4. Limitation en courant

Ce circuit de masse virtuelle n'est pas protégé. Seul la limitation en courant de l'alimentation de laboratoire pourra jouer un rôle protecteur en cas de court-circuit sur l'un des deux rails en sortie.

Il est recommandé de régler la limite en courant de celle-ci sur 500mA maximum.

8. Aller plus loin

Si l'on veut rendre cette alimentation encore plus résistante pour qu'elle accepte un déséquilibre plus important c'est possible :
  • augmenter sérieusement la taille du dissipateur
  • utiliser des résistances de 2.2Ω 10W ou 20W
  • utiliser une paire de TIP140 / TIP145 supportant 10A
  • charger les pistes de puissance du PCB avec une bonne couche de soudure
Mais personnellement je n'en vois pas l'intérêt.

9. Conclusion

Voici un boîtier qui rendra bien des services aux possesseurs d'alimentation simple désirant travailler sur des AOPs.


Cordialement
Henri

10. Mises à jour

25/06/2019 :  1. Les limitations (ajouts d'explications)
                      7. Tenue en charge
                      7.1. Charge équilibrée
                      7.2. Charge déséquilibrée
                      7.3. Tenue en température
                      7.4. Limitation en courant
                      8. Aller plus loin
26/06/2019 :  1. Les limitations (ajouts de schémas)

samedi 8 juin 2019

ARDUINO : Micro-irrigation Automatisée





ARDUINO : Micro-irrigation Automatisée


Voici un projet que j'ai développé il y a maintenant trois ans : un système d'irrigation goutte à goutte automatisé.

Il est constitué d'un tube plastique sur lequel sont raccordés un certain nombre de goutteurs. Le tout est alimenté en eau par une électrovanne commandée par une minuterie programmable, réalisée à l'aide d'un ARDUINO NANO.

Au départ le projet avait été développé sur une carte ARDUINO MEGA avec un afficheur parallèle :

  • interface données 4 bits
  • 3 pins de commande (EN, RS, backlight)

J'ai décidé de réduire le nombre de pins utilisées en adoptant un module I2C PCF8574 afin de pouvoir utiliser une carte ARDUINO NANO, beaucoup plus facile à implanter sur une breadboard ou un PCB.

Même si l'on n'est pas intéressé par ce projet dans sa globalité on pourra y piocher les routines nécessaires à la saisie d'informations de configuration à partir d'un clavier matriciel et d'un LCD :

  • saisie d'une date, d'une heure
  • saisie d'un nombre, d'un booléen
  • etc.

C'est également un exemple de projet découpé en plusieurs fichier .ino, .cpp, .h avec du C et du C++.

1. Le circuit hydraulique

1.1. La vanne

La vanne est l'élément important du système. J'avais adopté au départ une vanne simple comme celles que l'on trouve sur une machine à laver :

Vanne simple 1/2 pouce

Mais il s'est avéré qu'une vanne comme celle-ci provoque une montée brutale de la pression dans le système d'arrosage et il arrive parfois qu'un tube se débranche.

J'ai donc opté pour une vanne motorisée qui permet une montée en pression plus progressive :

Vanne SEV3000 DN20

Le logiciel permet toutefois l'utilisation d'une vanne simple.

Voir plus loin : 9.2. La configuration

1.2. Le capteur de débit

Un capteur de débit est utilisé pour détecter un éventuel débranchement de tuyau ou de goutteur :

Capteur de débit FS200A

Le modèle utilisé est capable de mesurer jusqu'à 30L par minute. Ce genre de capteur autorise un grand nombre de goutteurs.
Avec une dizaine de goutteurs, le débit est de 0.5 litre par minute.

Si l'on ne désire ne pas raccorder de capteur de débit, le logiciel permet de s'en passer.
Voir plus loin : 8. Le code (Comment autoriser la gestion du capteur de débit).

1.3. Le capteur d'humidité

Afin d'éviter les arrosages inutiles il est possible d'utiliser un capteur d'humidité du sol. J'envisage ce type de capteur :

Le mien provient de ce site :

https://fr.aliexpress.com/item/32882371718.html?spm=a2g0s.9042311.0.0.27426c37DtOLom 

Ce genre de matériel capacitif permet d'éviter l'oxydation généralement observée sur les capteurs classiques du type YL-69 :

Ce capteur n'est pas destiné à déterminer si l'arrosage en cours est suffisant ou pas, mais à déterminer si le sol est déjà suffisamment humide, grâce à la pluie par exemple. Il doit donc être planté à un endroit exposé à la pluie, mais pas à proximité d'un goutteur.

Il doit être enfoncé dans le sol jusqu'à la ligne blanche, et son électronique doit être protégée des intempéries. J'ai utilisé pour cela un morceau de chambre à air de vélo, soudé à son extrémité supérieure par de la colle cyanoacrylate :


 

A noter : la longueur du câble 3 fils est de presque 4 mètres, et cela ne pose aucun problème.

1.4. Le circuit hydraulique

Celui-ci est composé d'un tube principal de 13mm équipé de raccords en T 13mm / 4.6mm :

Réducteur en T Gardena

Chaque réducteur permet de brancher un tube de 4.6mm de longueur adaptée pourvu d'un goutteur :

Goutteur Gardena

Ces goutteurs laissent passer environ deux gouttes à la seconde, et sont suffisants pour des plantes peu gourmandes en eau (fleurs, tomates, etc.). La quantité d'eau distribuée dépendra uniquement du temps d'arrosage.

Goutteur Gardena réglable

Ces modèles sont capable de distribuer un filet d'eau, et sont préférables lorsque les plantes à arroser requièrent une quantité d'eau plus importante (courgette, menthe, etc.).

Les goutteurs, en général nécessitent une pression maximale de 1.5 bar. Si la pression du réseau est trop importante je vous conseille d'installer un réducteur de pression.

On peut aussi installer tout dispositif d'arrosage, asperseur oscillant, circulaire, rotatif, ou autre. Il faut consulter la documentation de chaque produit afin de connaître la pression optimale de fonctionnement. Certains asperseurs ont besoin de 2 bar minimum pour fonctionner correctement.

Si le circuit hydraulique comporte des dispositifs fonctionnant à des pressions différentes, il est recommandé d'adopter deux circuits distincts, avec sur chaque circuit une vanne séparée : 

  • circuit basse pression, avec réducteur de pression, et sa vanne
  • circuit haute pression, sans réducteur de pression, et sa vanne

Le relais de commande pourra sans difficulté alimenter plusieurs vannes.

2. La minuterie

La minuterie est un montage personnel à base d'ARDUINO NANO permettant de programmer 9 plages horaires d'arrosage.

Un clavier et un écran LCD permettent la saisie des informations de configuration et l'affichage pendant le service.

La gestion de l'heure est confiée à un module RTC DS3231.

La vanne 230V possède un fil de neutre, un fil d'ouverture et un fil de fermeture. Il nous faudra donc deux relais pour la commander.

J'ai conservé dans le logiciel la possibilité d'utiliser une vanne non motorisée.

Dans ce cas, un seul relais sera nécessaire, et il suffira de configurer les temps d'ouverture et de fermeture de vanne à zéro.

Il existe deux types de modules à relais :

  • les modules dits "low level" commandés en appliquant 0V sur leur entrée
  • les modules dits "high level" commandés en appliquant 5V sur leur entrée

Le logiciel permet d'utiliser les deux types de modules. Il suffit de changer une constante. Voir plus loin :  8. Le code.

Ce montage est facilement réalisable sur une breadboard, surtout si l'on utilise un module à relais. Dans ce cas, le nombre de composants discrets est fortement réduit.

J'ai également conservé la possibilité d'utiliser un afficheur LCD sans I2C. Dans ce cas, le câblage sera bien entendu différent.

3. Les fonctionnalités

La minuterie possède les fonctionnalités suivantes :

  • activation de 9 plages horaire d'arrosage automatiques
  • 1 plage horaire d'arrosage immédiat (mode manuel)
  • horloge RTC ultra précise (DS3231) 
  • capteur de débit (optionnel) 
  • capteur d'humidité (optionnel)
  • saisie au clavier avec affichage :
    • date et heure courantes
    • marche ou arrêt
    • temps d'ouverture et de fermeture de la vanne
    • débit maximal autorisé 
    • mode veille (extinction automatique de l'afficheur)
    • plages d'arrosage (heure + durée)
  • indication d'ouverture et de la fermeture de la vanne (LED rouge et verte) 
  • indication d'arrosage en cours (LED verte clignotante)
  • indication de débit maximal dépassé (LED rouge clignotante)

Le temps d'ouverture et de fermeture de la vanne sont paramétrables.

La vanne possède ses propres contacts de fin de course, il n'y a aucun risque à la commander plus longtemps que nécessaire.
Par contre si le contact de fin de course n'est pas fermé, la vanne refusera de repartir dans l'autre sens.
Les temps programmés doivent donc être supérieurs aux temps d'ouverture et de fermeture effectifs de la vanne.

Il est possible d'arrêter complètement l'arrosage, pendant l'hiver par exemple, ce qui permet de préserver la pile du DS3231.

Un paramètre permet d'éteindre l'écran pendant les phases d'inactivité.
Un dernier paramètre permet de fixer le débit maximal autorisé.

Les évolutions futures de ce projet sont les suivantes :

  • affichage de la consommation d'eau journalière

4. Le matériel

Pour réaliser cette minuterie, il faut réunir le matériel suivant :

  • une carte ARDUINO NANO
  • un écran LCD 4 lignes de 20 caractères
  • un module I2C PCF8574 pour LCD
  • un clavier matriciel 12 touches
  • les relais :
    • 2 relais 5V du genre JQC-3F ou SRD-05VDC-SL-C
    • 2 transistors PN2222
    • 2 diodes 1N4148
    • 2 résistances de 1KΩ
  • ou
    • un module à deux relais 5V
  • 2 résistances de 2.2KΩ
  • 2 condensateurs de 100nF 100V 
  • les anti-parasites :
    • 2 résistances de 100Ω
    • 2 condensateurs de 100nF 250V type X2
  • ou
    • 2 varistances 275V (SIOV-S10K275 par exemple)
  • 1 LED verte 5mm 
  • 1 LED rouge 5mm 
  • l'alimentation :
    • 1 module MEANWELL IRM-05-5
  • ou
    • 1 module HI-LINK 5V 3W
  • ou
    • 1 chargeur 5V mini-USB 0.5A
  • 1 bornier à vis 2 points au pas de 5.08mm
  • 1 bornier à vis 3 points au pas de 5.08mm
  • pour le clavier :
    • 1 barrette Dupont mâle 7 points au pas de 2.54
    • 1 connecteur Dupont femelle 7 points au pas de 2.54 
  • pour l'afficheur :
    • 1 barrette Dupont mâle 4 points au pas de 2.54
    • 2 connecteurs Dupont femelle 4 points au pas de 2.54
L'écran LCD I2C

Le module I2C PCF8574

Le clavier matriciel

On peut utiliser aussi un clavier à membrane :

Clavier à membrane
L'alimentation Meanwell

L'alimentation Meanwell peut être remplacée par une HiLink 5V :


Ou un chargeur de téléphone mobile 5V / 0.5A.

Vous pouvez même alimenter le montage par la prise mini-USB de l'ARDUINO NANO si vous disposez d'un chargeur possédant un connecteur de ce type.

Les relais Songle SRD-05VDC-SL-C

On peut également utiliser un module à deux relais 5V :

Module 2 relais

 

Borniers à vis au pas de 5.08

Ces borniers ne sont utiles que si l'on envisage une réalisation sur PCB.

En raison de la présence de 230V je vous déconseille l'utilisation de connecteurs au pas de 2.54 du type Dupont en lieu et place des borniers prévus pour l'alimentation secteur et la commande de la vanne.

5. Le schéma

Le schéma est réalisé à l'aide de KICAD.

Pour récupérer le projet voir plus bas :  11. Téléchargements.

Vous pouvez aisément essayer ce montage sur une breadboard.

Comme dit précédemment, en lieu et place des relais SRD-05VDC-SL-C, il est possible d'utiliser un module tout prêt à deux relais. Dans ce cas, bien évidemment les transistors, diodes 1N4148 et résistances de 1KΩ sont inutiles. Les pins de commande du module seront connectées directement sur les pins 9 et 10 de l'ARDUINO.

Un détail important : sur le connecteur 3 points de la vanne on remarque une paire de couples condensateur / résistance. Ces composants permettent de filtrer les parasites générés par le moteur de la vanne. Sans ce filtre, cela provoquait chez moi des problèmes d'affichage.

On peut remplacer chaque couple condensateur / résistance par une varistance 275V.

6. La réalisation

6.1. Le PCB

En raison de la présence de 230V je vous déconseille l'utilisation de PCB à pastilles comme celles-ci pour réaliser le montage des composants soumis à cette tension :

L'espacement entre les pastilles étant inférieure à 1mm, largement insuffisant par rapport au minimum recommandé de 1.25mm.

Personnellement je ménage une distance minimale de 2.5mm entre les pistes véhiculant la tension secteur et les autres pistes ou composants, comme on peut le voir ici :



L'utilisation d'une breadboard est une solution possible, car les barrettes de contacts d'une breadboard sont isolées entre elles.La breadboard n'est cependant pas une solution sur le long terme. Les mauvais contacts sont les ennemis de l'électronique.

Seuls les composants très basse tension peuvent être regroupés sur ce genre de PCB (voir paragraphe  6.4. Le montage sur plaquette à pastilles) :

En ce qui me concerne tous les composants sont réunis sur un PCB, à l'exception du clavier, relié par une nappe de 7 fils. Cela permet d'adapter n'importe quel clavier.L'afficheur avec son module I2C est également relié par une nappe 4 fils.

Avec le clavier que j'ai utilisé, les pins sont connectées comme ceci :

Le clavier matriciel

De gauche à droite :

  • colonne 2      2
  • ligne 1           3
  • colonne 1      4
  • ligne 4           5
  • colonne 3      6
  • ligne 3           7
  • ligne 2           8

Si vous utilisez un clavier comme celui-ci, le câblage est différent :

Clavier à membrane

Mais il est possible de modifier le code source pour pouvoir brancher son connecteur directement en face des bonnes broches de la NANO sans ajouter de câblage supplémentaire. Voir plus loin :  8. Le code.

6.2. Le boîtier

Le boîtier choisi est celui-ci, un KRADEX  Z125B :

Ses dimensions : 89mm;x 189mm x 50mm

Il est un peu trop grand pour la carte mais il faut de la place en façade pour le LCD et le clavier :


6.3. Le montage sur planche

Ce montage est facilement réalisable sur une petite plaque de contreplaqué de 15cm x 25cm :

Ce type de montage est décrit ici :  https://riton-duino.blogspot.com/2019/01/developpement-electronique-arduino.html#plywood

En bas à gauche, on peut remarquer le domino de raccordement secteur et vanne, avec les deux varistances 275V.

Au dessus, l'alimentation MeanWell est simplement fixée à la colle chaude.

6.4. Le montage sur plaquette à pastilles

On peut réunir les composants très basse tension sur une plaquette à pastilles :

Ce type de montage est décrit ici :  https://riton-duino.blogspot.com/2019/01/developpement-electronique-arduino.html#solder-breadboard

7. L'IDE ARDUINO

Il vous faudra installer les bibliothèques ARDUINO suivantes :

https://github.com/fdebrabander/Arduino-LiquidCrystal-I2C-library.git
ou
https://github.com/arduino-libraries/LiquidCrystal.git
https://github.com/Chris--A/Keypad.git
https://github.com/PaulStoffregen/Time.git

Pour récupérer le projet voir plus bas :  11. Téléchargements.

8. Le code

Le code se compose de 16 fichiers :

  • commande de la vanne : valve.cpp + valve.h
  • contrôle du débit : flow.cpp + flow.h
  • contrôle de l'humidité : humidity.cpp + humidity.h 
  • affichage et clavier : gui.cpp + gui.h
  • rtc : ds3231.cpp + ds3231.h
  • configuration : config.cpp + config.h
  • gpios : gpio.h
  • l'application : sprinkle-timer.ino + sprinkle-timer.h + app_gui.cpp
Comment changer de type de module relais :
Dans valve.cpp :

//  pour un module "low level"
#define RELAY_COMMAND       LOW

//  pour un module "high level"
#define RELAY_COMMAND       HIGH

Comment autoriser la gestion du capteur de débit :
Dans gpio.h :

// pas de capteur
#define FLOW_SENSOR         0

// capteur sur sortie digitale D2
#define FLOW_SENSOR         2
 
Comment autoriser la gestion du capteur d'humidité :
Dans gpio.h :

// pas de capteur
#define HUMIDITY_SENSOR         0

// capteur sur sortie analogique A2
#define HUMIDITY_SENSOR         2

Comment utiliser un clavier matriciel avec un brochage droit :
Dans gpio.h :

// ACCORD KB304 pinout = c2, r1, c1, r4, c3, r3, r2
#define KBD_ACCORD

// pinout droit = r1, r2, r3, r4, c1, c2, c3
//#define KBD_ACCORD

Comment utiliser un afficheur LCD sans I2C :
Dans gpio.h :

// afficheur I2C
#define I2C_LCD

// afficheur sans I2C
//#define I2C_LCD

Les numéros de pins à utiliser (LCD_RS, LCD_EN, LCD_D4 à LCD_D8 et BACKLIGHT_PIN) sont données dans le même fichier.

Par défaut le logiciel est prêt pour une utilisation avec les composants suivants :

  • afficheur I2C
  • clavier ACCORD KB304
  • modules relais "low level"

9. Utilisation

Lors de la mise sous tension, la minuterie ferme la vanne systématiquement. Elle affiche donc "FERMETURE VANNE".

La première chose à faire est de régler le potentiomètre de contraste de l'écran TFT, le petit multi-tours situé sur le module I2C.

9.1. Le capteur d'humidité

Si l'on a opté pour l'utilisation d'un capteur d'humidité, une information "HUMIDE" ou "SEC" sera affichée en permanence en bas à droite du LCD, ainsi que le taux d'humidité.

Pour que cela fonctionne il faut régler les valeurs d'humidité minimale et maximale dans le code, car le capteur utilisé ne donnera pas forcément les mêmes valeurs en fonction du modèle.

Pour faire ce réglage il faut lancer le moniteur série et le régler sur 115200 baud. On verra s'afficher à chaque seconde la valeur d'humidité mesurée :

560 Dry

Dans un premier temps nous allons laisser tout d'abord le capteur à l'air libre. Ensuite nous allons le tremper dans un verre d'eau.

Il faut relever les deux valeurs affichées et les reporter dans le fichier humidity.h :

#define HUMIDITY_AIR            590
#define HUMIDITY_WATER      250

Comme j'ai fait la mesure alors que l'air était très humide , j'ai augmenté légèrement la valeur de HUMIDITY_AIR (pour 560 mesurés j'ai choisi 590).

Pour les valeurs ci-dessus, l'arrosage sera déclenché seulement si la valeur d'humidité se situe au dessus de la valeur configurée, soit 420 pour une configuration à 50%.

Ensuite il suffit de recompiler et recharger le code dans l'ARDUINO.

9.2. Les touches du clavier

Les touches du clavier ont les fonctions suivantes :

  • # : configuration
  • * : programmation ou arrêt d'un arrosage manuel, ou arrêt d'un arrosage automatique
  • 0 : rafraîchissement de l'affichage
  • 1 à 9 : programmation de la plage d'arrosage N°1 à 9

Pendant une saisie, les touches ont une fonction différente :

  • # : validation
  • * : correction
  • 0 à 9 : modification des valeurs 

La touche correction n'est pas vraiment nécessaire. Lorsqu'une valeur est affichée, pour la modifier il suffit d'entrer le nouvelle valeur. Les chiffres se décalent vers la gauche et le plus à gauche disparaît.

Exemple (saisie de la date) :
Date affichée : 01/01/2019
Date à entrer : 18/06/2019
Il suffit de taper 18062019 puis #.

Exemple (saisie d'une durée) :
Durée affichée : 00:00:30
Durée à entrer : 00:01:30
Il suffit de taper 000130 puis #.

Lors de la première mise sous tension, si l'heure du circuit RTC est incohérente, la minuterie initialisera la date et l'heure au 1er janvier 2019 à zéro heure.

9.3. La configuration

La configuration utilise le clavier et l'écran LCD. Une suite de questions est posée, et après la dernière réponse, le résultat est sauvegardé dans l'EEPROM de l'ARDUINO. En cas de coupure secteur la configuration est relue au prochain démarrage.

Voici la marche à suivre : appuyez sur # pour entrer en configuration.

Vous allez entrer :

  • la date et l'heure courante
  • l'heure de la première plage d'arrosage automatique
  • marche ou arrêt : 0 ou 1
  • la durée en secondes de l'ouverture de la vanne
  • la durée en secondes de la fermeture de la vanne
  • le débit maximal autorisé
  • la valeur maximale d'humidité en %
  • mode veille : 0 ou 1 

En hiver, plutôt que de débrancher le montage je le configure sur "Arrêt", ce qui permet de préserver la pile du DS3231.

Avec la vanne motorisée que j'ai utilisé, les temps d'ouverture et de fermeture sont réglés sur 20 secondes.

Si l'on utilise une vanne simple, il suffit de régler les temps  d'ouverture et de fermeture à ZÉRO. Seul relais N°1 sera utilisé. Il suffit donc de raccorder la vanne sur ce relais.

Réglez le débit maximal autorisé sur 99L dans un premier temps.

Après la configuration, la minuterie affiche la date et l'heure ainsi que l'heure et la durée du prochain arrosage et l'indicateur MARCHE ou ARRÊT.

Il affichera également le pourcentage d'humidité si le capteur d'humidité est utilisé.

9.4. Régler le débit maximal

Programmer un arrosage manuel de quelques minutes.

La minuterie affiche "OUVERTURE VANNE". Attendre la fin de l'ouverture.

La minuterie affiche sur la quatrième ligne le temps restant et le débit en litres par minute. Noter cette valeur.

Appuyez sur # pour entrer en configuration.

Appuyez plusieurs fois sur # pour arriver à l'écran de configuration du débit.

Entrer la valeur notée précédemment multipliée par deux ou quatre, un petit coefficient de sécurité qui permettra d'augmenter le débit de certains goutteurs par exemple.

Avec le capteur que j'utilise et mon circuit d'arrosage, je relève 0.5 L/minute, et 7 L/minute si un goutteur est retiré.

Je configure le débit maximal à 2L par minute.

Lors d'un arrosage, si un débit trop important est détecté, l'arrosage est stoppé et la minuterie affiche "PROBLEME DE DEBIT", et la LED rouge clignote.

9.5. Les arrosages

A chaque arrosage, elle affichera "OUVERTURE VANNE" et "FERMETURE VANNE".

Pendant l'arrosage la LED verte clignote et le temps restant est affiché.

Appuyez sur 1, 2, 3, etc. si vous désirez ajouter une ou plusieurs plages d'arrosage. Entrez simplement l'heure et la durée.

10. Photos

L'afficheur :


Les informations suivantes sont affichées :

Ligne 1 : date et heure

Ligne 2 : heure du prochain arrosage

Ligne 3 : durée du prochain arrosage

Ligne 4 : MARCHE ou ARRET, et HUM ou SEC avec le pourcentage d'humidité

Le circuit hydraulique (vanne motorisée + capteur de débit) :

Une photo du montage prototype sur breadboard :

La menthe ne s'est jamais aussi bien porté depuis que l'arrosage est automatique. Auparavant elle se flétrissait à chaque manque d'eau (elle est en pot et cela ne pardonne pas). 

En bas à droite : le réducteur de pression raccordé sur le tube Ø13mm à l'aide d'un raccord en T. Le goutteur réglable est alimenté par un tube de Ø4.6mm (en bas sur la photo).

11. Téléchargements

Pour télécharger le projet : https://bitbucket.org/henri_bachetti/sprinkle-timer.git

Cette page vous donne toutes les informations nécessaires :

https://riton-duino.blogspot.com/p/migration-sous-bitbucket.html

12. Conclusion

C'est la bonne période pour investir dans un système d'arrosage automatique. Si vous avez déjà fait vos plantations, n'hésitez pas, vos tomates seront ravies.



Cordialement
Henri

13. Mises à jour

10/06/2019 : 1.2. Le capteur de débit
                       9.3. Régler le débit maximal
                       Clignotement de la LED rouge si débit maximal dépassé
                       1.3. Le circuit hydraulique
11/06/2019 : routage du PCB + choix du boîtier
                       6.1. Le PCB
                       6.2. Le boîtier
                       6.3. Le montage sur planche
16/06/2019 : 6.4. Le montage sur plaquette à pastilles
05/05/2020 : ajout MARCHE/ARRÊT dans la configuration
14/05/2021 : ajout de la gestion du capteur d'humidité
17/05/2021 : prise en compte du pourcentage d'humidité en configuration
18/05/2021 : affichage du pourcentage d'humidité