jeudi 12 août 2021

Ubuntu 18.04 : KICAD

 


Ubuntu 18.04 : KICAD

 

Suite à une mise à niveau UBUNTU de 16.04 vers 18.04, KICAD 4.0.7, le logiciel de conception électronique, m'a posé certains problèmes :

Comme on le voit sur cette image le déplacement du curseur laisse des traces fantômes dans l'éditeur schématique. De plus PcbNew est absolument inutilisable.

Je ne me vois absolument pas revenir en arrière et réinstaller une 16.04, celle-ci étant maintenue jusqu'en avril 2021. Or nous sommes en août 2021.

Après quelques recherches je suis tombé là-dessus :

https://bugs.launchpad.net/ubuntu/+source/kicad/+bug/1767652

Ce bug est effectivement signalé.

La correction passe par une ré-installation à partir d'un PPA (Personal Package Archives) :

https://launchpad.net/~js-reynaud/+archive/ubuntu/kicad-4

Pour installer ce nouveau dépôt, ouvrir un terminal et entrer les commandes suivantes :

sudo add-apt-repository ppa:js-reynaud/kicad-4
sudo apt-get update

Ensuite il sera possible de réinstaller KICAD :

sudo apt-get install kicad

Et cette nouvelle installation fonctionne.

Il y a un petit bémol : certaines librairies d'empreintes ont changé de nom :

  • Buttons_Switches_ThroughHole.pretty devient Buttons_Switches_THT.pretty
  • Capacitors_ThroughHole.pretty devient Capacitors_THT.pretty
  • Connect.pretty devient Connectors.pretty
  • Diodes_ThroughHole.pretty devient Diodes_THT.pretty
  • Relays_ThroughHole.pretty devient Relays_THT.pretty
  • Resistors_ThroughHole.pretty devient Resistors_THT.pretty
  • etc.

Mais il y a aussi une dizaine de nouvelles librairies.

Modifier la configuration à l'aide de l'application (menu préférences / Footprint Libraries) risque d'être fastidieux.

La nouvelle liste se trouve ici : /usr/share/kicad/template/fp-lib-table 

  • sauvegarder le fichier .config/kicad/fp-lib-table
    • cp .config/kicad/fp-lib-table .config/kicad/fp-lib-table.old
  • remplacer .config/kicad/fp-lib-table par /usr/share/kicad/template/fp-lib-table
    • cp /usr/share/kicad/template/fp-lib-table .config/kicad/fp-lib-table
  • ouvrir l'ancien et le nouveau fichier
    • gedit .config/kicad/fp-lib-table.old .config/kicad/fp-lib-table
  • copier / coller vos librairies personnelles (les lignes se trouvant après Wire_Pads) de l'ancien fichier vers le nouveau
  • ouvrir CvPcb. La nouvelle liste doit apparaître, sans message d'erreur
  • détruire la sauvegarde
    • rm .config/kicad/fp-lib-table.old

 

Cordialement

Henri


mardi 10 août 2021

Modules à relais DIY

 


Modules à relais DIY

 

Les modules relais sont très nombreux dans le commerce, mais ils n'offrent en général que des possibilités limitées. Nous allons voir dans cet article comment les réaliser et surtout pour quelles raisons nous aurions à les fabriquer nous-même.

Dans cet article nous allons aborder différents sujets :

  • relais classiques ou bistables
  • pilotage de relais avec des transistors
  • pilotage de relais avec un ULN2803
  • élévateurs de tension
  • modules relais pilotés par I2C

1. Présentation

Prenons un exemple :

Cette carte comporte un relais, un transistor de commande, 2 LEDs, trois résistances de 1KΩ et un connecteur 3 broches (GND, 5V, IN).
La description de la carte précise que ce relais doit être commandé par un niveau bas.

Cela me convient-il ? pas forcément. J'ai plutôt l'habitude de commander mes relais avec un niveau haut et les LEDs sont inutiles. De plus la résistance de base de 1KΩ est faible et impose un courant de commande de 5mA.

Elle a un autre défaut : elle ne possède pas de trous de fixation.  

Attention, certains modules sont équipés d'optocoupleurs bas de gamme avec des résistance d'entrée de 200Ω et réclament 20mA.

D'autres cartes proposent un cavalier afin de pouvoir choisir le niveau de la broche de commande :

Ces modules sont équipés en général de relais chinois du type SONGLE SRD-05VDC-SRD, ce qui n'est pas vraiment un gage de qualité.

1.1. Modules à optocoupleur

Les modules sont en général équipés d'un optocoupleur. Quel intérêt ? Le relais offre déjà lui-même une isolation galvanique tout à fait suffisante, 1000V pour les plus courants.

Sur ce module, on voit 2 connecteurs :

  • connecteur d'alimentation
    • JD-VCC
    • VCC
    • GND
  • connecteur de commande :
    • VCC
    • IN1, IN2
    • GND

Pourquoi 2 broches VCC et deux broches GND ?

Il faut examiner un schéma pour avoir l'explication :

On peut remarquer que les relais seront activés si l'on applique un niveau bas 0V sur IN1 ou IN2, et seront désactivés si l'on applique un niveau haut 5V sur IN1 ou IN2.

Les deux proches VCC sont reliées entre elles, ainsi que les deux broches GND. Le cavalier J5 permet de relier VCC à JD-VCC (ou RY-VCC).

Il y a deux façons de brancher ces modules.

1.1.1. La manière simple en 5V

Il suffit de laisser le cavalier en place entre VCC et JD-VCC, et de relier le module comme ceci :

Cela fonctionne mais seulement si les relais sont des modèles à bobine 5V.

Si l'on alimente par la broche VCC du connecteur de commande sous 12V, il sera impossible de désactiver les relais. En effet, si VCC vaut 12V et que la tension de commande sur D2 ou D3 est de 5V, il reste 7V aux bornes des composants R4+opto+LED, et le relais est donc activé.

1.1.2. La manière moins simple en 12V

Si les modules relais sont des modèles à bobine 12V, il faut retirer le cavalier entre VCC et JD-VCC, et relier le module comme ceci :

On peut aussi utiliser ce câblage avec des relais à bobine 5V ou 24V.

Comme on le voit sur ce schéma, la broche GND du connecteur de commande n'est pas utile. En effet, lors de l'activation d'un relais, le courant de commande va circuler du +5V, à travers l'optocoupleur, vers la sortie de l'ARDUINO.

Ici, le 12V présent sur la broche JD-VCC du connecteur d'alimentation peut être obtenu de plusieurs manières :

On peut utiliser une alimentation 12V pour le module relais, et alimenter également l'ARDUINO en 12V par sa broche VIN. Attention, certains ESP8266 ou ESP32 n'acceptent pas plus de 6.5V sur leur entrée 5V ou VCC. Il faudra ajouter un convertisseur STEP-DOWN.

On peut également utiliser un convertisseur STEP-UP 5V / 12V branché sur une alimentation 5V.

On peut utiliser 2 alimentations séparées, une alimentation 5V pour l'ARDUINO et une alimentation 12V pour le module relais. Les masses n'auront pas besoin d'être reliées.

Que se passe t-il si on raccorde la broche GND du module à la broche GND de l'ARDUINO ? Rien de spécial. Le GND de l'alimentation 12V sera relié au GND de l'ARDUINO.

1.1.3. Isolation galvanique

On lit beaucoup d'âneries à ce sujet. Les modules à relais avec optocoupleur apporteraient soit-disant une isolation galvanique (absence de liaison électrique), et cette isolation serait un plus.

Rien n'est plus faux. Je ne vois pas par quel miracle ou tour de magie il pourrait exister une isolation galvanique entre un ARDUINO et un module relais se partageant la même alimentation, en tout cas la même masse.

La seule manière d'obtenir une isolation galvanique totale entre l'ARDUINO et la partie commande de la bobine du relais est d'utiliser deux alimentations totalement distinctes, et de ne pas relier la broche GND de l'ARDUINO à celle du module relais.

Deuxièmement, on se demande ce que peut bien apporter une isolation galvanique entre l'ARDUINO et la partie commande de la bobine du relais. Il n'y a aucune que cela apporte quoi que ce soit. Par contre l'isolation galvanique est indispensable entre la partie commande de la bobine du relais et les contacts de celui-ci. Mais un relais offre déjà une isolation galvanique élevée : environ 1000V.

S'il s'agissait d'un module relais à bobine 230V, commandé par un opto-triac, je comprendrais l'utilité d'une l'isolation galvanique. Personne n'a envie de se prendre une châtaigne 230V en touchant un ARDUINO relié à la phase.

1.2. Domaine d'utilisation

En général, lorsqu'on utilise un relais, c'est que l'on a une charge 230V à alimenter. Si la charge fonctionne sous tension continue 12V ou 24V, il est préférable d'utiliser un MOSFET, ce qui apportera des avantages indéniables :

  • courant de commande minime
  • fiabilité
  • absence de bruit

J'en ai déjà parlé ici :

MOSFETS de puissance 

Un Module à 8 ou 16 Mosfets

Piloter des Relais ou des MOSFEts à l'aide d'un Module MCP23008 ou MCP23017 

1.3. Dissipation

Ces relais dissipent environ 350mW lorsque leur bobine est alimentée.

Si le courant traversant les contacts est important, le résistance de contact (en général 100mΩ) dissipera également de la puissance, par exemple 1W pour 10A, et provoquera une augmentation supplémentaire de température.

Cela paraît peu, mais cela peut poser des problèmes dans un boîtier de très faibles dimensions et non ventilé. La bobine peut s'échauffer, se dilater, et se coincer en position contacts fermés. Cela m'est déjà arrivé sur une prise connectée du commerce.

1.4. Module relais 3V

Il existe peu de modules relais fonctionnant sous 3V. ce point est très dérangeant lorsque l'on désire commander un relais à partir d'un microcontrôleur 3.3V.

D'autre part un module relais 3V ne peut être alimenté directement à l'aide d'une batterie (LITHIUM-ION ou LIPO), car il ne supportera pas la tension de 4.2V de ces batteries à pleine charge.

1.5. Module relais bistable

 Avec un grand nombre de relais l'utilisation de modèles bistables permet de limiter la consommation de l'ensemble.

Avec 8 relais 5V par exemple, s'il sont tous fermés, la consommation sera de 150mA par relais, donc 1.2A au total.

Si l'on utilise des relais bistables, le module consommera 150mA à chaque commutation pendant quelques dizaines de millisecondes, ensuite cette consommation retombera à ZÉRO.

L'alimentation sera donc beaucoup moins puissante qu'avec des relais traditionnels.

J'ai déjà utilisé ce type de relais ici :

Une prise connectée MYSENSORS

Un télérupteur MYSENSORS pour rail DIN 

Le relais bistable possède soit une bobine que l'on alimente dans un sens ou dans l'autre pour fermer ou ouvrir les contacts, soit deux bobines avec un point milieu. La durée d'alimentation des bobines est très courte (10ms à 20ms).

J'en ai déjà parlé ici :

Piloter un relais. Transistor unipolaire ou bipolaire ?

Ce type de relais permet d'une part d'économiser l'énergie, et d'autre part d'éviter une surchauffe de la bobine si celle-ci est sous tension pendant une durée importante, surtout si le montage est intégré dans un boîtier non ventilé.

Les relais bistables ne sont pas forcément plus cher. Par exemple un OMRON G5RL-K1A-E 5V (bistable) coûte même 10% moins cher qu'un FINDER 40.61.9.005.0000 (simple).

Le seul inconvénient est que le relais bistable mobilise deux sorties du microcontrôleur.

Les modules à relais bistables sont pratiquement inexistants sur le marché. On peut noter celui-ci (12V), disponible sur AliExpress :

Attention aux modules dits bistables, qui ne sont en réalité que des relais classiques commandés par une électronique gérant deux états :

D'autre part ce module possède une seule broche de commande, et fonctionne comme un télérupteur. Le microcontrôleur n'a donc aucun moyen de savoir dans quel état le relais va basculer.

2. Les besoins

J'avais déjà décrit une carte à 4 relais ici :

ARDUINO : prototypage amélioré sur breadboard

Je vais présenter ici plusieurs modules étudiés récemment pour couvrir mes besoins pour plusieurs projets :

  • 1 module à relais simple 16A
  • 3 modules à relais bistable 16A
  • 2 module I2C à relais classiques 10A ou 16A
  • 4 modules I2C à relais bistable 16A

Ces modules ont des caractéristiques communes :

  • des relais de qualité
  • pas d'optocoupleur
  • pas de LEDs
  • commande basse tension (3V à 5V)
  • commande par un niveau haut
  • des trous de fixations

3. Les schémas

Les schémas suivants ont un point commun. Les contacts des relais sont en parallèle, ce qui permet de doubler le courant admissible.

Certains relais FINDER SPDT (série 40.61 par exemple) peuvent être remplacés par des DPDT (série 40.52 par exemple). Le brochage est identique.

La plupart des modules disposent d'un connecteur J1 d'alimentation séparée pour les bobines de relais. L'utilisation est la suivante :

  • alimentation en 5V : mettre en place un cavalier sur les broches 2 et 3
  • alimentation séparée de la partie puissance : alimenter par les broches 1 (GND) et 3 (5V, 12V ou 24V), en fonction des relais utilisés.
  • pour obtenir un module relais 12 ou 24V, il suffit de remplacer les relais 5V par des modèles 12V ou 24V.

3.1. Transistors de commande

Pour commander un relais, on peut utiliser soit des transistors (2N2222 par exemple) ou un ULN2803A.

3.1.1. Transistor

Rappelons le schéma classique d'une commande de relais :


Calculons la résistance de base du transistor. Le 2N2222 a été choisi pour son gain important, mais également pour sa tension de saturation faible (45mV sur un relais du type SONGLE SRD-05VDC-SRD).

Ce transistor sera capable de piloter des relais 24V. Au delà, on peut s'orienter vers un 2N4238, par exemple, supportant 60V.

Le courant de bobine d'un relais OMRON G5RL-K1A-E 5V est de 120mA, et 130mA pour le FINDER 40.61.9.005.

Le gain du 2N2222 est de 50 pour un courant de collecteur de 130mA. Le courant minimal pour assurer la saturation sera de 130mA / 50 = 2.6mA. Nous allons doubler cette valeur par sécurité : 5mA.

Le courant de base maximal du 2N2222 est de 50mA, il supportera donc sans problème 5mA.

Il faut considérer deux cas :

  • commande en 5V (premier montage)
  • commande entre 3V à 3.3V correspondant à un microcontrôleur alimenté par batterie LITHIUM-ION sur son entrée VIN, ou à l'aide d'un régulateur externe 3.3V.

Pour le deuxième cas, quand la tension de la batterie descendra en dessous de 3.2V, le microcontrôleur sera alimenté sous 3V (régulateur LDO avec 200mV de chute de tension drop-out).

Pour une commande en 5V la résistance de base sera au maximum de (5V - 0.6V) / 5mA = 880Ω.

Pour une commande en 3V la résistance de base sera au maximum de (3V - 0.6V) / 5mA = 480Ω.

Avec cette résistance, pour une commande en 3.3V le courant de base sera 10% supérieur.

Si l'on adopte un relais 12V le courant de bobine sera moins important : 50mA. Il est facile de refaire les calculs.

3.1.2. ULN2803

L'ULN2803 est constitué de 8 transistors darlington. Il possède tous les composants nécessaires :

  • 8 transistors pouvant accepter 500mA
  • résistances de base
  • diodes de roue libre

L'ULN2803 remplace donc avantageusement les 8 transistors d'un montage classique, avec leurs composants annexes. La largeur de la carte en sera fortement réduite. 

De plus il supporte 50V, et pourra donc piloter des relais 48V.

La résistance de base d'un ULN2803 a une valeur de 2.7KΩ. La tension VBE est de 1.3V :

  • le courant de base sous 5V sera de : (5V - 1.3V) / 2700 = 1.3mA
  • le courant de base sous 3.3V sera de : (3.3V - 1.3V) / 2700 = 0.74mA

Un microcontrôleur ou un expander est capable de fournir 20mA en sortie. Comme l'ULN2803 a un gain très important (1000) il n'aura aucun mal à piloter le relais.

L'ULN2003A a toutefois un inconvénient : c'est un darlington, et il occasionne une chute de tension (VCEsat) de 1V sur la commande de bobine du relais.

Avec un montage à transistors 2N2222, cette chute de tension est de seulement 45mV.

Avec un relais 5V il restera 4V aux bornes de la bobine. Les relais, heureusement, sont tolérants :

  • un SONGLE SRD-05VDC-SRD réclame 75% de la tension nominale
  • un OMRON G5RL-K1A-E réclame 70% de la tension nominale
  • un FINDER 40.61.9.005 réclame 80% de la tension nominale

Avec certains relais (le FINDER par exemple), 4V de tension de commande risquent d'être insuffisants. 

Par contre avec un relais 12V il restera 11V aux bornes de la bobine, ce qui plus acceptable. Pour ma part je réserverais ce genre de montage à des relais 12V ou 24V.

3.2. Les modules relais bistable

Les modules suivants répondent à un besoin assez général : proposer une solution alternative aux modules du commerce, en utilisant des relais bistables.

3.2.1. Module relais bistable double bobine

Ce module est équipé comme suit :

  • 1 relais OMRON G5RL-K1A-E 5V 16A
  • 2 transistors 2N2222
  • 2 résistances 680Ω
  • 2 diodes de roue libre 1N4148
  • 1 connecteur DUPONT mâle 4 broches
  • 1 borniers 16A

Un relais bistable à double bobine est utilisé :

Le relais dispose de 3 broches pour les bobines :

  • un point commun à relier au + de l'alimentation
  • deux broches SET et RESET à relier aux collecteurs de 2 transistors de commande

Une impulsion 5V sur la broche 2 du connecteur d'entrée suffit à fermer les contacts du relais.

Une impulsion 5V sur la broche 3 du connecteur d'entrée suffit à ouvrir les contacts du relais.

Pour obtenir un module relais 12 ou 24V, il suffit de remplacer le relais 5V par un modèle 12V ou 24V. Cela n'aura pas d'impact sur les niveaux de tension de commande (5V).

J'utilise ce module sur un montage à base d'ARDUINO PRO MINI 5V 16MHz alimenté sur secteur.  L'électronique est confinée dans un petit boîtier étanche, le relais bistable permet d'éviter l'échauffement.

3.2.2. Module double relais bistable simple bobine


Ce module est équipé comme suit :
  • 2 relais OMRON G5RL-U1A-E 5V 16A
  • 1 L293D
  • 1 connecteur DUPONT mâle 7 broches
  • 1 connecteur DUPONT mâle 3 broches
  • 2 borniers 16A

Par rapport au schéma précédent, un relais bistable à simple bobine est utilisé :

Le relais dispose de 2 broches pour la bobine. Pour le piloter on alimente la bobine, pendant un bref instant, dans un sens ou dans l'autre pour fermer ou ouvrir les contacts. Il nous faut donc un pont en H.

Un L293D, que l'on utilise en général pour alimenter des moteurs à courant continu, convient parfaitement ici. Il permet même de se passer de diodes de roue libre.

Attention : le L293D est équipé de diodes, ce n'est pas le cas du L293.

La broche 7 permet d'alimenter la partie logique 5V du L293D. Cette tension de 5V est une obligation (4.5V à 7V), ce circuit ne saurait être alimenté sous 3.3V.

Les tensions sur les entrées de commande, par contre, peuvent accepter une tension de 3.3V sans problème (au minimum 2.3V).

La broche 6 ENABLE permet d'activer le L293D ou non. Cette broche, lorsqu'elle est à ZERO volts, permet d'économiser de l'énergie (10mA au lieu de 27mA à 35mA).

Les broches 2 à 5 permettent de désactiver et d'activer les relais 1 et 2.

A noter : si 10mA au repos est une consommation trop importante on peut remplacer le L293D par un TB6612FNG. La consommation tombera à 1µA.

Un sketch de commande est disponible :

https://bitbucket.org/henri_bachetti/arduino-relay-modules/src/master/arduino/dual-bistable-relay/dual-bistable-relay.ino

3.3. Les modules relais 3V

Les modules suivants répondent à un besoin précis : pouvoir être commandés par une carte ARDUINO PRO MINI 3.3V ou un ESP8266 ou ESP32, sans pour autant devoir ajouter une alimentation 5V, 12V ou 24V pour le relais.

Ils peuvent être alimentés sous 3.3V, ou 3.7V dans le cas d'une alimentation par batterie LITHIUM-ION ou LIPO (3V à 4.2V).

3.3.1. Module relais classique

Ce module est équipé comme suit :

  • 1 relais FINDER 40.61.9.005.0000
  • 1 module convertisseur STEP-UP XR2981
  • 1 transistor 2N2222
  • 1 résistance 390Ω
  • 1 diode de roue libre 1N4148
  • 1 connecteur DUPONT mâle 4 broches
  • 1 bornier 16A

C'est un relais classique, comme en sont équipés les modules du commerce, sauf que celui-ci est un relais 16A de marque FINDER, gage de qualité.

La particularité de ce module relais est d'utiliser un convertisseur STEP-UP XR2981 pour alimenter la bobine du relais en 5V.

Module XR2981 5V

Le module XR2981 consomme 120µA au repos.

La faible résistance R1 à la base du 2N2222 permet d'accepter une tension de commande plutôt basse (broche 2), de 3V.

La broche 4 du connecteur d'entrée est une sortie 5V que l'on pourra utiliser pour alimenter un module ou plusieurs modules 5V.

On peut parfaitement utiliser un relais 12V ou 24V, en remplaçant le XR2981 par un module SX1308 (mêmes dimensions, même brochage), que l'on réglera sur 12V ou 24V, mais attention la tension sur la broche 4 du connecteur sera également de 12V ou 24V.

Module SX1308 réglable

Le module SX1308 consomme 1mA au repos.

Comme tout module relais du commerce, celui-ci ne devra pas être enfermé dans un boîtier de dimensions très réduites non ventilé, sauf si la durée de fonctionnement du relais est courte.

3.3.2. Module relais bistable

Ce module est équipé comme suit :
  • 1 relais OMRON G5RL-K1A-E 5V 16A
  • 1 module convertisseur STEP-UP XR2981
  • 2 transistors 2N2222
  • 2 résistances 390Ω
  • 2 diodes de roue libre 1N4148
  • 1 connecteur DUPONT mâle 5 broches
  • 1 bornier 16A

Ce module reprend la conception du précédent, en adoptant un relais bistable à deux bobines.

Ici c'est la broche 5 du connecteur d'entrée qui est une sortie 5V. 

3.4. Augmenter le nombre de relais

Il est possible bien entendu de réaliser des modules à 4, 8 ou 16 relais, en suivant les mêmes principes que précédemment, mais que penser d'un module à 8 ou 16 relais bâti de cette manière ?

Il monopolise 8 ou 16 sorties de l'ARDUINO. On constate qu'avec 16 relais, les limites d'un ATMEGA328P sont atteintes. On peut certainement mieux faire.

Les modules relais ont évolué, grâce je pense à des optocoupleurs plus sensibles. Le dernier que j'ai acheté (4 relais) demande un courant de commande de seulement 1.4mA. Un module 16 relais aura donc besoin de 22mA au total, ce qu'une carte ARDUINO est parfaitement capable de fournir.

Les modèles un peu plus anciens demandaient un courant de commande de 5mA. Si tous les relais sont activés, un module 8 relais consommera 40mA sur les sorties du microcontrôleur, et cette consommation montera à 80mA pour un module à 16 relais.

Attention : avec certains module relais anciens et bas de gamme du commerce ce courant de commande peut doubler, et on approche dangereusement de la limite des 200mA du microcontrôleur.

3.4.1. Expander

Un expander d'entrées / sortie I2C 8 bits ou 16bits peut également être utilisé afin de limiter le nombre de broches de commande :

  • un MCP23008 + 8 transistors + 8 relais classiques
  • un MCP23008 + 8 transistors + 4 relais bistables
  • un MCP23017 + 16 transistors + 16 relais classiques
  • un MCP23017 + 16 transistors + 8 relais bistable

Un module relais équipé d'un expander MCP23017 I2C 16 canaux permettra de piloter 16 relais (ou 8 relais bistables). Comme le MCP23017 possède 3 broches de sélection d'adresse I2C, on peut connecter jusqu'à 8 modules. Cela permettra de piloter en tout 128 relais (ou 64 relais bistables).

Le nombre de broches de commandes est réduit à seulement 2 (SDA et SCL) :

  • ARDUINO : A4 & A5
  • ESP8266 : GPIO4 & GPIO5
  • ESP32 : GPIO21 & GPIO22

Le câblage sera donc réduit par l'utilisation du bus I2C.

3.4.2. Cartes commerciales

Des solutions commerciales équipées d'un expander existent :

Cette carte à 8 relais utilise un expander I2C PCF8574, un 74HC240 et un ULN2803A :

https://www.ereshop.com/shop/index.php?main_page=product_info&cPath=143_178&products_id=788

Son prix est assez élevé : 42$

3.4.3. Réalisation à l'aide de modules du commerce

Il est possible d'utiliser un module à relais et un module expander du commerce :

Module à 8 relais


Module MCP23017

On devra donc relier les sorties du module expander aux entrées du module à relais. J'ai déjà écrit un article à ce sujet :

Piloter des Relais ou des MOSFEts à l'aide d'un Module MCP23008 ou MCP23017

3.4.4. Réalisations personnelles

Si l'on désire une solution tenant sur une seule carte, ou une solution à relais bistables, il faudra la réaliser soi-même.

Les exemples suivants sont construits autour d'un expander MCP23008 ou PCF8574. Ils utilisent des transistors 2N2222 ou un driver ULN2803.

Comme pour les exemples précédents, pour obtenir un module relais 12 ou 24V, il suffit de remplacer les relais 5V par des modèles 12V ou 24V (et même 48V pour le ULN2803).

Certains modules utilisent des relais OMRON-G5RL-K1A-E (SPST), d'autres des OMRON-G5RL-K1-E (SPDT). Ils sont compatibles broche à broche.

Un cavalier (JP1 sur les schémas) permet de relier les broches 4 et 5 du connecteur dans le cas où l'on désire alimenter uniquement en 5V avec la même source d'alimentation.

Trois ponts de soudure (JP2) permettent de changer l'adresse I2C du module (0x20 à 0x27) :
 

Les deux composants MCP23008 et PCF8574 occupent la même plage d'adresses I2C.

A0, A1 et A2 correspondent aux broches suivantes :

    MCP23008 : 5, 4, et 3
    MCP23017 : 15, 16 et 17
    PCF8574 : 1, 2 et 3

L'adresse I2C est sélectionnée à l'aide de points de soudure. Exemple pour un MCP23017 :

Pour obtenir l'adresse 0x20 il faudra réunir les pastilles 1-2, 4-5, 7-8
Pour obtenir l'adresse 0x21 il faudra réunir les pastilles 2-3, 4-5, 7-8
Pour obtenir l'adresse 0x22 il faudra réunir les pastilles 1-2, 5-6, 7-8
Pour obtenir l'adresse 0x23 il faudra réunir les pastilles 1-2, 4-5, 8-9
etc.

3.4.4.1. Exemple avec un MCP23008 et 8 relais classiques


Ce module est équipé comme suit :
  • 8 relais FINDER 36.11.9.005 10A (compatibles avec les SONGLE SRD-05VDC-SRD)
  • 8 transistors 2N2222
  • 8 résistances 680Ω
  • 8 diodes de roue libre 1N4148
  • 1 connecteur DUPONT mâle 4 broches
  • 1 connecteur DUPONT mâle 3 broches
  • 8 bornier 10A

La broche 4 permet d'alimenter le MCP23008. Il est possible de l'alimenter sous 3.3V ou 5V (1.8V à 5.5V). Le MCP23008 consomme 2µA.

Comme tout module à relais du commerce, celui-ci ne devra pas être enfermé dans un boîtier de dimensions très réduites non ventilé, sauf si la durée de fonctionnement des relais est courte.

Avec 8 relais 5V par exemple, s'il sont tous activés, la consommation sera de 70mA par relais, donc 560mA au total sur la broche VCC.

3.4.4.2. Autre exemple avec un MCP23008 et 8 relais classiques

Ce module est équipé comme suit :
  • 8 relais FINDER 40.61.9.005.0000 16A
  • 1 ULN2803
  • 1 connecteur DUPONT mâle 4 broches
  • 1 connecteur DUPONT mâle 3 broches
  • 8 bornier 10A

Comme dit plus haut (3.1.2. ULN2803), je réserverais ce genre de montage à des relais 12V ou 24V.

3.4.4.3. Exemple avec un MCP23008 et 4 relais bistables

Ce schéma reprend le principe de l'exemple N°1, avec des relais bistables.

3.4.4.4. Exemple avec un PCF8574 et 4 relais bistables

Ce schéma reprend le principe du précédent, avec un PCF8574.

3.4.4.5. Autre exemple avec un MCP23008 et 4 relais bistables

Ce schéma reprend le principe de l'exemple N°2, avec des relais bistables.

Comme dit plus haut (3.1.2. ULN2803), je réserverais ce genre de montage à des relais 12V ou 24V.

3.4.4.6. Autre exemple avec un PCF8574 et 4 relais bistables

On peut réaliser le même module que précédemment avec un expander I2C PCF8574 :

Comme précédemment, les remarques concernant la chute de tension de 1V sur la commande de bobine du relais s'appliquent.

Ce montage souffre d'un autre problème. Le PCF8574 est capable de fournir seulement 100µA en sortie (niveau haut). Comme l'ULN2803 a un gain très important (1000) il pourra néanmoins piloter le relais si celui-ci réclame un courant inférieur à 100mA. Pour certains relais 5V ce courant risque d'être insuffisant.

Si l'on désire piloter absolument des relais 5V ayant un courant de bobine important, il faudra intercaler driver de ligne (un 74HC240 par exemple) entre le PCF8574 et l'ULN2803 :

74HC240

L'encombrement des deux circuits (74HC240 + ULN2803) sera sensiblement le même que celui de 8 transistors avec leurs résistances et diodes, ce qui diminue l'intérêt d'avoir recours à un ULN2803.

Pour ma part, comme précédemment, je réserverais donc ce genre de montage à des relais 12V ou 24V.

3.4.3.7. Pilotage avec un ESP32

Passons à la pratique. Avec les montages précédent (PCF8574 ou MCP23008), sur un ESP32, les connexions seront les suivantes :

  • 21 : SDA
  • 22 : SCL
  • GND
  • VDD : 3.3V
  • VCC : en fonction de la tension des relais (5V, 12V ou 24V)

Voici deux petits exemples de serveur ESP32 utilisant les librairies suivantes :

https://github.com/RobTillaart/PCF8574

https://github.com/adafruit/Adafruit-MCP23008-library

Les exemples sont situés dans la repository bitbucket (voir 7. Téléchargement). Voici les liens directs :

https://bitbucket.org/henri_bachetti/arduino-relay-modules/src/master/arduino/esp32-pcf8574/esp32-pcf8574.ino

https://bitbucket.org/henri_bachetti/arduino-relay-modules/src/master/arduino/esp32-mcp23008/esp32-mcp23008.ino

Une petite page HTML pourvue d'un bouton permet d'activer et désactiver le relais N°1 :

3.4.5. Autres exemples

Bien entendu, on pourrait imaginer différents montages sur le même principe :

  • expander PCF8574 + ULN2803 + 8 relais classiques
  • expander PCF8575 ou MCP23017 + 2 ULN2803 + 8 relais bistables
  • expander PCF8575 ou MCP23017 + 2 ULN2803 + 16 relais classiques
  • etc.

Un registre à décalage 74HC595 serait également utilisable mais il monopolisera 3 broches de l'ARDUINO, au lieu de 2 pour un expander I2C.

4. Sécurité

Lorsque l'on manipule du 230V on doit prendre des précautions, en particulier ne pas toucher les parties haute tension (contacts, bornier de sortie), ni le dessous du module.

Il est totalement déconseillé de fabriquer des cartes devant supporter du 230V à l'aide de plaquettes à pastilles. L'écartement entre pastilles est nettement insuffisant pour assurer une isolation correcte sous 230V. En conséquence un PCB s'impose.

5. Réalisation

Si les contacts du relais doivent être soumis à des courants importants, il est conseillé de surcharger les pistes de puissance à l'aide de soudure, ou de souder sur ces pistes un fil rigide de section appropriée, par exemple 1.5mm² pour 16A.

6. Photos

Voici des images des premiers modules réalisés :

Module relais bistable

Module 2 relais bistables + L293D

Le module 2 relais bistables + L293D en action :


Les autres modules devraient suivre au rythme de la création des projets qui les utiliseront.

7. Téléchargement

Pour télécharger les projets :

https://bitbucket.org/henri_bachetti/arduino-relay-modules.git

Cette page vous donne toutes les informations nécessaires :

https://riton-duino.blogspot.com/p/migration-sous-bitbucket.html

8. Conclusion

On pourrait penser que les modules du commerce conviennent à la plupart de nos montages, mais ce n'est pas forcément le cas, surtout si l'on prend en compte la problématique de l'alimentation par batterie et celle de l'échauffement de la bobine.

9. Liens utiles

D'autres articles à propos de relais :

Piloter un relais. Transistor unipolaire ou bipolaire ?

Piloter des Relais ou des MOSFEts à l'aide d'un Module MCP23008 ou MCP23017

Relais Retardé sans Microcontrôleur

Télécommande de Relais par Infra-Rouge


Cordialement

Henri

10. Mises à jour

12/08/2021 : ajout connecteurs de puissance + cavaliers


lundi 2 août 2021

Ecran OLED SSD1351

 

Ecran OLED SSD1351

 

Je me suis laissé tenter par un écran OLED SSD1351. Ces modules deviennent relativement abordables (environ 10€ chez WorldChips).

Les écrans SSD1306 existent en version couleur (blanc, bleu, bleu avec les premières lignes jaunes) mais cela reste de l'affichage monochrome :

Ce SSD1351 est un vrai écran 65536 couleurs, 128x128, 16 bits.

1. Le côté matériel

Ce module est équipé de trous de fixation.

Si j'avais une critique à formuler, je dirais que le choix du câble livré n'est pas des plus heureux : JST XH 7 broches d'un coté, DUPONT femelle de l'autre. Pour une application sérieuse il faudrait envisager de remplacer les connecteurs DUPONT par un deuxième JST XH.

2. Le côté logiciel

Contrairement aux écrans I2C SSD1306, cet écran se pilote par le bus SPI, plus rapide.

Une librairie existe : Adafruit SSD1351, installable depuis l'IDE ARDUINO.

Deux types de branchement sont possibles :

  • SPI logiciel : on a le libre choix des sorties utilisées
  • SPI hardware (plus rapide) :
    • DIN (MOSI) : 11
    • CLK : 13

Après avoir installé la librairie on peut charger l'exemple test.ino. On a le choix entre deux constructeurs :

// Option 1: use any pins but a little slower
//Adafruit_SSD1351 tft = Adafruit_SSD1351(SCREEN_WIDTH, SCREEN_HEIGHT, CS_PIN, DC_PIN, MOSI_PIN, SCLK_PIN, RST_PIN);  

// Option 2: must use the hardware SPI pins
// (for UNO thats sclk = 13 and sid = 11) and pin 10 must be
// an output. This is much faster - also required if you want
// to use the microSD card (see the image drawing example)
Adafruit_SSD1351 tft = Adafruit_SSD1351(SCREEN_WIDTH, SCREEN_HEIGHT, &SPI, CS_PIN, DC_PIN, RST_PIN);

Pour ma part j'ai choisi la deuxième version (CLK sur 13, DIN sur 11), plus rapide, en conservant les définitions des broches du sketch (CS_PIN = 5, DC_PIN = 4, RST_PIN = 6)

Après chargement, différents tests en mode texte et graphique se déroulent.

Avec la plus petite police utilisée cet écran est capable d'afficher 16 lignes de 21 caractères.

Une dernière chose (compilé pour l'ARDUINO UNO) :

Le croquis utilise 18624 octets (64%) de l'espace de stockage de programmes. Le maximum est de 28672 octets.
Les variables globales utilisent 726 octets (28%) de mémoire dynamique, ce qui laisse 1834 octets pour les variables locales. Le maximum est de 2560 octets.

D'un point de vue mémoire FLASH ou RAM, la librairie est assez gourmande, ce qui peut être gênant. Il n'est pas interdit d'avoir recours à un ESP8266 ou ESP32 si le logiciel se trouve à l'étroit.

3. Photos



4. Conclusion

Ces écrans permettent d'imaginer des interfaces graphiques plus cossues que leurs homologues SSD1306 128x32 et 128x64, et ceci en couleurs !


Cordialement

Henri


dimanche 1 août 2021

Audio : Amplificateur Stéréo LM3886 2x40W

 

Audio : Amplificateur Stéréo LM3886 2x40W

 

Voici ma dernière réalisation audio : un amplificateur 2x40W à base de LM3886.

Il vient accompagner mes amplificateurs destinés à réaliser un montage multi-amplifié 3 voies + caisson de basses. Le but final est celui-ci :

Il reste donc, en plus de celui-ci, un amplificateur à réaliser.

La réalisation de ce projet est beaucoup plus détaillée que celle des précédents, surtout la partie mécanique et câblage. La majeure partie des détails peuvent s'appliquer à la réalisation des amplificateurs précédents.

1. Classe D, T ou AB

Le TAS5630 et le STA508 sont des amplificateurs à découpage classe D et T. Les deux autres sont des classe AB traditionnels.

Pourquoi mélanger les technologies classe T et classe AB ? Tout d'abord il n'y a pas de contre-indication, d'autre part la classe AB devrait apporter théoriquement plus de définition dans le médium-aigu.

Un amplificateur en classe D ou T réclame généralement une alimentation simple, mais ce n'est pas toujours le cas. Un amplificateur en classe AB a systématiquement besoin de deux rails d'alimentation, positif et négatif.

Il existe des amplificateurs classe AB que l'on peut alimenter à l'aide d'une alimentation simple, mais leur sortie haut-parleur comporte un gros condensateur de liaison électrolytique. Je préfère éviter ces montages bas de gamme.

2. Le module

Le LM3886 est un circuit très connu et on trouve différents modèles de cartes toutes faites sur beaucoup de sites marchands.

2.1. Module avec alimentation intégrée

Cela peut être une solution pour qui désire réaliser un amplificateur très simple et accessible :

https://www.audiophonics.fr/fr/modules-amplificateur/module-amplificateur-stereo-lm3886t-class-ab-2x-68w-p-10219.html 

On peut alimenter directement la carte à l'aide d'un transformateur à deux enroulements secondaires, 2X24V (150VA minimum) si les enceintes sont des modèles 8Ω.

2.2. Module sans alimentation

Pour mon application, j'ai préféré adopter un module sans alimentation, afin de pouvoir dimensionner celle-ci à ma convenance.

Celui que j'ai utilisé provient de chez LUSYA :

https://fr.aliexpress.com/item/33000993961.html?spm=a2g0s.9042311.0.0.4a8c6c37L36EBJ

La carte est équipée d'un étage d'entrée à base d'amplificateur opérationnel NE5532. Celui-ci est enfiché sur un support, et on peut donc le remplacer par un autre AOP si on le désire (l'excellent LM4562 par exemple).

On peut l'alimenter sous une tension allant de 2x18V à 2x35V. Une tension de 2x35V permettra d'atteindre une puissance de 2x50W sur 8Ω.

2.3. Module bridgé

On trouve également des modèles bridgés (2 LM3886 par canal) , capables de délivrer plus de puissance. Celui-ci est un modèle 100W mono (s'il est alimenté sous 2x36V)  :

https://www.audiophonics.fr/fr/modules-amplificateur/module-amplificateur-audiophonics-mono-lm3886-100w8ohm-p-4146.html

L'alimentation devra être beaucoup plus puissante : 300W à 400W pour deux modules de 100W. On peut également adopter deux alimentations de 150W à 200W chacune.

2.4. Modulus

Si l'on dispose d'un budget beaucoup plus généreux il est possible de s'orienter vers deux modules mono NEUROCHROME MODULUS 186, dont la réputation et la qualité ne sont plus à démontrer :
 

Neurochrome propose également des modules plus puissants :

https://neurochrome.com/products/modulus-286 

https://neurochrome.com/collections/power-amplifiers/products/modulus-686

Les puristes équiperont chaque module d'une alimentation séparée.

2. La mise en boîte

Comme pour les réalisations précédentes j'ai choisi un boîtier HIFI 2000 Galaxy GX288, aux dimensions de 80x230x280mm, disponible ici : audiophonics.fr

Ce boîtier est équipé de deux dissipateurs latéraux, inutiles avec les amplis en classe D ou T, mais que je vais utiliser cette fois-ci.

2.1. L'alimentation

On pourrait alimenter cet amplificateur à l'aide d'une alimentation à découpage (SMPS) 2x30V ou 2x32V comme celles-ci :

https://www.audiophonics.fr/fr/alimentations-smps/smps240qr-module-d-alimentation-a-decoupage-240w-30v-p-10481.html

https://www.audiophonics.fr/fr/alimentations-smps/smps240qr-module-d-alimentation-a-decoupage-240w-32v-p-7707.html 

Mais j'ai choisi une solution plus traditionnelle : un transformateur suivi d'une carte de redressement et filtrage.

Un amplificateur en classe AB a en général un rendement d'environ 70%, c'est à dire que pour un amplificateur de 2x40W il faut prévoir une alimentation d'au moins 110W. Pour ma part, afin d'avoir de la réserve de puissance et de dynamique, je préfère prévoir le double de la puissance de l'amplificateur, soit 160W.

2.2.1. La carte alimentation

J'ai choisi d'alimenter l'amplificateur sous 2x28V, et donc de limiter la puissance de l'amplificateur à 40W, afin de pouvoir utiliser des condensateurs de filtrage 35V, et disposer d'une capacité supérieure pour un encombrement identique (un condensateur de 22000µF 35V aura le même encombrement qu'un 15000µF 50V).

Attention, si l'on choisit une tension d'alimentation de 2x35V pour obtenir un amplificateur de 2x50W, il faudra l'équiper de condensateurs supportant 50V.

Il faut noter que 50W ne représente pas une puissance énorme par rapport à 40W. Pour que la différence soit significative à l'oreille, il faut au moins 3 décibels de différence, ce qui revient à doubler la puissance.

Pour ma part j'ai choisi cette carte :

La carte provient de chez Audiophonics :

https://www.audiophonics.fr/fr/alimentations-lineaires-non-regulees/module-d-alimentation-lineaire-4-emplacements-snap-in-35mm-p-10228.html

Il existe un autre modèle à 6 emplacements : 

https://www.audiophonics.fr/fr/alimentations-lineaires-non-regulees/module-d-alimentation-lineaire-6-emplacements-snap-in-35mm-p-11429.html

Comme on le voit sur la photo les entrées et sorties s'effectuent sur des cosses plates 6.3mm. Cet autre modèle est équipée de borniers à vis :

https://www.audiophonics.fr/fr/alimentations-lineaires-non-regulees/module-circuit-d-alimentation-lineaire-4-emplacements-snap-in-35mm-plaque-or-p-11519.html

L'intérêt de ces cartes est de pouvoir utiliser différents types de condensateurs (capacité, tension maximale) en fonction du besoin.

Il convient d'équiper l'alimentation de condensateurs SNAP-IN de diamètre maximal 35mm (espacement des broches 10mm) :

J'ai choisi des SAMWA HC1V229M35045HA : 22000µF 35V :

https://www.tme.eu/fr/details/hc1v229m35045ha/condensateurs-electrol-snap-in-85degc/samwha/

Il existe bien sûr des modèles 50V, d'une capacité de 15000µF ou 18000µF.

2.2.2. Le transformateur

Le transformateur est généreusement dimensionné. Le besoin minimal est d'environ 110VA. J'ai choisi un torique INDEL 2x19V de 160VA :

https://www.tme.eu/fr/details/tst150w_2x19v/transformateurs-toroidaux/indel/tst-160-008/

Remarque : dans les boutiques audio traditionnelles comme AudioPhonics il n'est pas évident de trouver un transformateur strictement adapté à un cas précis, au volt près. C'est pour cette raison que je me procure ce genre de matériel chez un fournisseur proposant un choix absolument énorme : TME, situé en Pologne. La livraison a lieu sous 2 jours

2.2.3. Les calculs et les mesures

Théoriquement, cette alimentation devrait délivrer, avec 160W de charge :

19V * √2 = 26.9V

Si l'on retranche les 1.3V de perte dans les diodes FCU20A40 il reste 2x25.6V.

La puissance théorique devrait être de :

P = (25.6V / √2)² / 8Ω = 41W

Comme le transformateur est surdimensionné, la puissance devrait être légèrement supérieure, car il délivrera un peu plus de 2x19V à pleine charge, probablement 2x20V.

Dans tout calcul d'alimentation il est important de considérer la tension à vide du transformateur : ici 22V, ce qui donne en sortie d'alimentation, après redressement et filtrage :

22V * √2 - 1,3V = 30V

Cela laisse une marge de plus de 15% par rapport aux 35V supportables par les condensateurs, ce qui est suffisant.

Si l'on adoptait un transformateur de 2x24V, il est fort possible que sa tension à vide se situe plutôt aux alentours de 27V et la tension de sortie à vide de l'alimentation serait de presque 37V, ce qui pourrait être dangereux pour l'amplificateur (donné pour 35V maximum). De plus il faudrait des condensateurs supportant 50V.

C'est pour ces différentes raisons que j'ai préféré limiter la tension du transformateur à 19V.

Cette alimentation a une tension de sortie mesurée de 2x30V à vide. Comme le transformateur est surdimensionné, cette tension devrait chuter assez peu lors des pointes de puissance. Si l'on ajoute à cela la forte capacité des condensateurs de filtrage, on peut en espérer une dynamique importante.

2.3. L'équipement des faces avant et arrière

Le matériel utilisé est le même que celui utilisé sur le STA508 classe T 2x50W :

bornes d'entrée RCA dorées

borniers de sortie banane 4mm dorés

 
embase IEC 250V

Porte-fusible

On peut bien entendu utiliser une embase IEC avec porte-fusible intégré.

A cela on peut ajouter un interrupteur marche / arrêt à sa convenance et une LED + 1 résistance de 5.6KΩ.

2.4. Anti ploc

A la mise sous tension ou hors-tension, l'amplificateur ne produit aucun ploc ou bruit indésirable dans les enceintes, ceci malgré l'absence de relais retardé. Il n'y a donc aucun besoin d'ajouter une carte anti-ploc.

2.5. Le prix

Cet amplificateur revient à environ 150€.

3. Montage

Le montage est un peu plus complexe que pour un amplificateur classe T comme le STA508 classe T 2x50W. Les câbles sont un peu plus nombreux :

Le montage nécessite du matériel :

  • pince coupante, pince à dénuder
  • fer à souder
  • pince à sertir ou non (en fonction de l'alimentation)
  • perceuse + forets (3mm, 3.5mm, 4mm, 10mm, 12mm)
  • crayon
  • petit marteau + pointeau
  • scie sauteuse ou à chantourner + lime plate
  • colle cyanoacrylate pour la LED

Le montage m'a coûté une petite journée de travail.

3.1. Mécanique

3.1.1. Faces avant et arrière 

Commencer par le perçage des faces avant et arrière. Cela peut se faire à la perceuse :

  • trou de 3mm (LED)
  • trous de 10mm (entrées RCA) :
    • avant trou de 4mm, puis 8mm puis 10mm
  • trous de 12mm (fusible + borniers) :
    • avant trou de 4mm, puis 8mm, puis 12mm
  • embase IEC : 27x19mm (scie sauteuse ou scie à chantourner). Finition à la lime plate.

Voici les plans avec de gauche à droite : 

  • face avant
    • interrupteur
    • LED
  • face arrière
    • embase IEC + porte-fusible
    • borniers de sortie banane 4mm
    • bornes d'entrée RCA

Si l'on n'est pas équipé, je conseille vivement de s'adresser à un bricoleur possédant une perceuse sur colonne. Percer proprement des trous de 10mm ou 12mm avec une perceuse portative n'est pas une opération aisée.

Si l'on ne parvient pas à trouver le bricoleur équipé, une fraise étagée peut grandement faciliter les choses, et permettra d'obtenir une finition plus soignée, avec ébavurage des trous :

3.1.2. Fond de boîtier

La fixation du transformateur se fait à l'aide de la coupelle acier et des deux rondelles caoutchouc livrées, et d'une vis de M4 x 50mm. Il doit être aussi éloigné que possible de la carte amplificateur.

Le perçage du fond du boîtier se fait en positionnant les cartes à l'endroit voulu. Ensuite, faire une marque au crayon à travers les trous de fixation, pointer (pointeau + marteau, pas trop fort), puis percer.

Pour la fixation des cartes il vaut mieux prévoir des colonnettes M3 de longueur 10mm ou 20mm (carte alimentation), et 20mm (amplificateur) :

https://www.tme.eu/fr/details/tff-m3x20_dr114/elements-metalliques-decart/dremec/114x20/

Chez les fournisseurs chinois on trouve aussi ce genre de matériel :

AliExpress

3.1.3. Dissipateur

Pourquoi avoir choisi des colonnettes de 20mm pour la carte amplificateur ? tout simplement parce que les deux trous (espacés de 42mm) permettant de fixer les LM3886 tombent pile en face de la rainure extérieure du refroidisseur. Cette rainure bien pratique permet d'accueillir deux écrous M3 :

Vue extérieure du dissipateur

Les deux LM3886 sont vissés sur le dissipateur gauche du boîtier Galaxy GX288, sans oublier d'enduire au préalable les deux circuits de graisse thermique. J'ai utilisé l'excellente ARCTIC MX4, dont je me sers habituellement pour monter les ventirads de processeurs de PC :

Remarque : Il convient de faire attention au type de carte. Certaines sont (rarement) équipées de LM3886 non isolés :

LM3886 non isolé
LM3886 isolé

Dans le premier cas, le dissipateur sera au potentiel du pôle négatif de l'alimentation. Il vaut mieux intercaler un isolant mica et des canons isolants (normalement la carte est livrée avec) entre le composant et le dissipateur, sans oublier la graisse thermique bien sûr.

Dans le deuxième cas, le composant sera naturellement isolé du dissipateur, grâce au boîtier plastique.

3.2. Câblage

J'ai utilisé du fil de 0.5mm² souple pour la partie secteur, du 2.5mm² souple pour la partie alimentation et sorties haut-parleurs, et du câble blindé pour les entrées. 

3.2.1. Embase secteur

L'embase IEC est reliée conformément au schéma, avec la broche de terre reliée à une de ses deux vis de fixation grâce à une cosse à œillet.

3.2.2. Carte alimentation

La carte alimentation est équipée de cosses plates 6.3mm (livrées). On peut soit utiliser les cosses femelles (à sertir sur les fils) mais on peut aussi souder les fils sur les cosses mâles et les isoler avec des petits bouts de gaîne thermorétractable.

Bien entendu, si l'on choisit une autre alimentation, avec borniers par exemple, un simple tournevis suffira.

3.2.3 Carte amplificateur

3.2.3.1. Câbles d'entrée

La carte amplificateur est livrée avec un connecteur 3 broches d'entrée enfichable à visser. On y introduira simplement les câbles d'entrée droite et gauche après les avoir dénudés (pas trop), en réunissant les deux tresses de masses, avant de les serrer à l'aide d'un petit tournevis cruciforme :

Ensuite il n'y a plus qu'a enficher le connecteur sur la carte, puis souder l'autre extrémité des câbles sur les bornes RCA en face arrière.

3.2.3.2. Câbles de sortie haut-parleur

Les sorties haut-parleur de la carte se font grâce à des borniers à vis. Quatre fils de section 2.5mm², de longueur adéquate, doivent être dénudés de chaque côté sur 1cm. Il faut prévoir des cosses à œillet à souder pour le raccordement sur les borniers de sortie :

Cosse à œillet 5mm 1.5mm² - 2.5mm²

https://www.tme.eu/fr/details/bm01225/connecteurs-non-isoles/bm-group/bm-01225/

3.2.4. Le fusible

Cette alimentation provoque un appel de courant énorme à la mise sous tension, à cause des 4 condensateurs de 22000µF qu'il faut charger. Utiliser de préférence un fusible retardé. N'ayant pas de fusible 1A retardé, je me suis rabattu sur un 2A.

3.3. Test

Après montage, la bonne surprise est de mesurer la tension continue sur les sortie, inférieure au millivolt ! donc extrêmement faible.

Ceci est probablement dû à sa technologie dite "Servo", qui permet d'annuler la composante continue en sortie.

4. Photos

La réalisation est identique à celle du STA508 classe T 2x50W :

Face avant

Comme l'alimentation délivre 30V au lieu de 24V, la résistance en série avec la LED passe de 4.7KΩ à 5.6KΩ. Elle se trouve dans la gaine thermorétractable, comme sur le STA508 classe T 2x50W :


Interrupteur et LED

Face arrière

Les composants de la face avant et arrière sont identiques à ceux de l'amplificateur STA508 classe T 2x50W.

Seul l'intérieur diffère :

Vue de dessus

Les deux cartes sont disposées ainsi afin de réduire au maximum la longueur des câbles de forte section.

La carte amplificateur est éloignée de la partie 230V, pour des raisons évidentes d'immunité au bruit.

5. Sécurité

Il faut être prudent lorsque l'on manipule un montage alimenté par le secteur, et toute intervention doit être faite cordon secteur débranché.

6. Conclusion

Pour l'instant j'ai installé cet amplificateur dans mon bureau, à la place du STA508, couplé à des enceintes de bibliothèque YAMAHA NX-E800, histoire de le rôder pendant un certain temps.

Le premier ressenti est bon, dynamique, précis. Cet amplificateur est très silencieux. La ronflette est absente et le souffle extrêmement faible.

Au repos le dissipateur est à peine tiède.

Cette carte amplificateur est d'une qualité irréprochable. Je ne peux que la recommander.

Il serait intéressant de comparer sa sonorité avec celle du STA508.

Le dernier amplificateur à base de LM1876 devrait suivre rapidement.


Cordialement

Henri