lundi 19 avril 2021

Acheter un multimètre


 

Acheter un multimètre


Lorsque l'on bricole en électronique, il est souvent nécessaire de faire l'acquisition d'un multimètre, qui permettra de mesurer tensions, courants, résistances, condensateurs, etc.

La photo ci-dessus est celle d'un METRIX MX220, un des premiers multimètres électroniques. Il nécessite pas moins de 8 piles AA pour fonctionner. Le mien, qui a plus de 40 ans, fonctionne encore !

1. Quel multimètre pour quel usage ?

Le premier critère de choix est le nombre de fonctions nécessaires :

  • mesure de tensions, courants
  • mesure de résistances, condensateurs, inductances
  • mesure de fréquence, rapport cyclique
  • mesure de température 
  • test de diodes, transistors
  • etc.

Si la majeure partie des multimètres possèdent les principales fonctions de base, peu de modèles savent mesurer par exemple des inductances, ou une fréquence.

Mais cela vaut-il la peine d'investir dans un multimètre très complet juste pour bénéficier d'une fonction qui ne servira probablement jamais ou très peu ?

Également, certains multimètres possèdent un calibre µA. Cette fonction sera utile uniquement pour mesurer des courants extrêmement faibles, par exemple la consommation d'un microcontrôleur en veille profonde.

Beaucoup de multimètres possèdent une fonction de test de continuité, qui émet un bip si la continuité est correcte. Indispensable !

Ce testeur, très bon marché (10€), est capable de tester une foule de composants (y compris condensateurs, inductances, transistors, MOSFETs), avec une précision remarquable :

Testeur GM328

J'en parle ici :

https://riton-duino.blogspot.com/2019/12/testeur-de-composants-le-gm328.html 

Ne vaut-il pas mieux en faire l'acquisition, et en parallèle posséder un multimètre de base ? je dirais oui, sans hésitation.

2. La précision

Tout d'abord il ne faut pas confondre précision et résolution.

La résolution d'un multimètre 2000 points est de +/-1 point. Sur le calibre 2V, ce point vaut 2V/2000 = 0.001V.

La précision représente l'écart observé entre la valeur réelle et la valeur mesurée. La précision dépend principalement de la qualité des composants employés. Sur le calibre 2V, une précision de 0.5% implique une erreur possible de 2V*0.5/100 = 0.01V. Comme on le voit, c'est une valeur dix fois supérieure à celle de la résolution.

La précision nécessaire dépend de ce que l'on souhaite mesurer. A quoi bon investir dans un multimètre ayant une précision diabolique si l'on veut simplement vérifier l'alimentation 5V d'un ARDUINO, ou la présence d'un niveau haut ou bas sur une de ses sorties ?

Un multimètre 2000 points suffira dans la majeure partie des cas.

Un multimètre ayant une résolution de 2000 points a souvent une précision de 0.5%, mais cela peut aller bien au delà, jusqu'à 3%. Il convient de vérifier ses caractéristiques.

Un modèle plus précis (6000, 10000, 20000 points ou plus) ne sera utile que dans certains cas particuliers :

  • calibration d'un convertisseur A/N 12bits ou plus
  • tri de résistances de précision
  • etc.

La précision d'un multimètre varie dans le temps. Dans l'industrie, tous les instruments de mesure sont vérifiés et éventuellement calibrés tous les ans. Certaines boutiques professionnelles proposent ce service.

3. Multimètre automatique

Lorsque l'on désire faire une mesure on choisit tout d'abord la grandeur à mesurer (tension, courant, etc.) et ensuite le calibre (200mV, 2V, 20V, etc.).

Un modèle automatique vous épargnera l'effort de choisir le calibre. Seule la grandeur à mesurer (V, A, Ω, etc.) doit être choisie. Ensuite le multimètre choisira lui-même le calibre adapté, en affichant l'unité lors de la mesure (V, mV, µV, A, mA, Ω, KΩ, MΩ, etc.)

ANENG AN870 (25€)

Le sélecteur de fonction d'un multimètre manuel est nettement moins confortable pour un débutant :

ANENG AN9205A (6€)

L'ANENG AN8008 est un excellent modèle 10000 points automatique :

ANENG AN8008 (15€)

Certains électroniciens "à l'ancienne" préfèrent les multimètres manuels, car ils ont l'impression de tout maîtriser. Personnellement je préfère les modèles automatiques. Il faut savoir évoluer avec son temps, et faire confiance au matériel. D'ailleurs, aucune marque de matériel professionnel ne propose de multimètres manuels.

4. La marque

Dans les grandes surfaces de bricolage on trouve des multimètres qui semblent bon marché. Mais il faut savoir qu'ils sont fabriqués en Chine, que la marge des grandes surfaces est élevée, et que les revendeurs chinois comme AliExpress vous proposeront des appareils au rapport qualité prix nettement supérieur :

https://aneng.fr.aliexpress.com/store/919484?spm=a2g0o.detail.1000007.1.72873063Tz4aF6

4.1. Les appareils professionnels

FLUKE 117

Certains seront certainement tentés par un multimètre de marque (FLUKE, KEYSIGHT, METRIX, etc.), mais ce n'est pas forcément justifié. Il faut savoir cependant que certains modèles sont garantis à vie. Ces fabricants proposent également des appareils étanches IP67.

Un multimètre de base de ces marques coûte au minimum 100€. Certes, la qualité de fabrication sera au rendez-vous, mais n'est-ce pas trop dépenser pour un appareil qui passera sa vie à l'abri, bien au chaud sur un bureau ?

Attention : certains multimètres de grandes marques ne proposent même pas la fonction ampèremètre (KEYSIGHT U1231A par exemple).

4.2. Les appareils intermédiaires

Certaines marques européennes, VOLTCRAFT par exemple, proposent des modèles très performants pour un prix plus raisonnable, à partir de 25€ :

VOLTCRAFT VC130-1 (manuel)

Cela ne les empêche pas de proposer des modèles plus haut de gamme. Un VOLTCRAFT VC870 (40000 points) coûte aux alentour de 180€ :

VOLTCRAFT VC870 (automatique)

4.3. Les appareils chinois

N'écoutez surtout pas les gens qui affirment que les multimètres chinois sont de mauvaise qualité.

Je possède depuis plusieurs années un ANENG AN870, 20000 points, payé 25€. Je l'ai acheté pas curiosité, pour évaluer la qualité des multimètres chinois. Depuis il est devenu mon multimètre préféré, et j'en suis très satisfait. Il n'a pas grand chose à envier à mon VoltCraft VC870 40000 points, sept fois plus cher.

Son seul défaut est mécanique, son support arrière ne maintient pas le multimètre incliné de manière correcte.

ANENG AN870 (25€)

4.4. Les appareils à éviter

Je déconseille la marque VELLEMAN, très peu fiable.

5. Quelques conseils

5.1. Bornes d'entrée

Généralement un multimètre possède 3 ou 4 bornes d'entrée, le plus souvent :

  • COM
  • V, Ω
  • A
  • mA, µA

Attention : les bornes de mesure d'intensité A et mA sont protégées par des fusibles. Celui de la borne mA est généralement un modèle 500mA ou 250mA. Si l'on veut mesurer un courant, il vaut mieux commencer par une mesure sur la borne A, et ensuite passer sur la borne mA si le courant est supportable par cette entrée.

L'erreur la plus courante, à ne pas commettre, est de mesurer une tension d'alimentation, en ayant laissé le cordon rouge sur la borne mA. C'est fatal.

Si la mesure de courant ne fonctionne plus, ne pas jeter le multimètre, changer simplement le fusible. Pour cela il faut le démonter :

On ne remplace surtout pas un fusible par un morceau de fil ! cela pourrait conduire à la destruction de l'électronique du multimètre en cas de surintensité.

Un conseil : il est préférable de connaître dès l'achat le calibre du fusible mA, quitte à démonter l'appareil. Acheter des fusibles de rechange est une sage précaution.

5.2. Mesurer des µA

Lorsque l'on mesure des courants très faibles, la résistance interne du multimètre sur le calibre µA est élevée. Cela peut empêcher par exemple un microcontrôleur de démarrer, car le multimètre va limiter le courant, et faire chuter la tension.

Si l'on envisage de mesurer la consommation d'un microcontrôleur en mode veille profonde, il vaut mieux placer le commutateur sur le calibre mA, attendre que le microcontrôleur soit en veille, et basculer ensuite sur le calibre µA.

Par exemple, avec un ANENG AN870, le shunt du calibre mA est de 1Ω, celui du calibre µA est de 100Ω. Si l'on mesure la consommation d'un ARDUINO PRO MINI 3.3V, au démarrage celle-ci sera de 6mA. Si l'on a retiré la LED POWER et le régulateur 3.3V de la carte la consommation typique sera de 1.5µA en mode veille.

Sur le calibre µA la chute de tension sur l'alimentation 3.3V serait de 6mA x 100Ω = 0.6V. Il reste donc 2.7V, et cette tension peut être insuffisante pour démarrer.

Sur le calibre mA la chute de tension sur l'alimentation 3.3V serait de 6mA x 1Ω = 6mV. Cette chute de tension très faible ne posera aucun problème pour démarrer.
Après le démarrage sur le calibre mA, si la mise en veille du
microcontrôleur est activée, on peut basculer sur le calibre µA, la chute de tension sur l'alimentation 3.3V sera de 1.5µA x 100Ω = 0.15mV, ce qui n'empêchera pas le microcontrôleur de fonctionner. Par contre en sortie de mode veille, la consommation remontera à 6mA, et si le multimètre est laissé sur le calibre µA, le microcontrôleur cessera de fonctionner.

5.3. Cordons de mesure maison

Ne pas hésiter à fabriquer ses propres cordons de mesure.
Ces cordons sont équipés de fiches bananes 4mm et de grip-fils miniatures, qui permettent d'aller mesurer une tension sur une patte de composant ou une broche de connecteur. Les fils sont souples (isolant silicone) :

5.4. Ampèremètre USB

Un ampèremètre USB permet de mesurer la tension USB et surtout le courant consommé par une carte ARDUINO. Certains ont une résolution de 10µA, d'autres offrent une liaison BlueTooth.

5.5. Mesurer des températures

Lorsque l'on désire mesurer des températures de composants électroniques, une sonde de type K, dont certains multimètres sont équipés, n'est pas toujours adaptée.

Une mesure sans contact, par infrarouge, est souvent préférable. On trouve des modèles à partir de 20€ :

6. Data logging

Certains multimètres offrent une possibilité de connexion à un PC, ce qui permet de visualiser les mesures sous forme graphique, et de les enregistrer.

Exemple : UNI-T 61E :

https://lygte-info.dk/review/DMMUNI-T%20UT61E%20UK.html

Il ne faut pas s'attendre à pouvoir mesurer des tensions ou des courants fluctuant rapidement à l'aide de ce genre de multimètre, qui produira au maximum un échantillon ou deux par seconde.

7. Liens utiles

Quelques revues :

https://lygte-info.dk/info/indexDMMReviews%20UK.html 

https://www.markhennessy.co.uk/budget_multimeters/aneng_an8008.htm



Cordialement

Henri



Fer à Souder : recommandations


 

Fer à Souder : recommandations

 

Pour ceux qui désirent réaliser des projets aboutis et finalisés, un fer à souder est un outil indispensable. Il est utilisé pour différents usages :

  • assemblage de cartes électroniques
  • cosses à souder
  • bornes
  • étamage de fils
  • etc.

Tout d'abord, en matière d'électronique, on ne soude pas, on brase, car l’assemblage est fait à l’aide de métal d’apport de nature différente des pièces  assemblées, et le métal d’apport a une température de fusion inférieure aux pièces à assembler. Mais dans la vie courante de l'électronicien, on parle de soudure, donc nous allons adopter ce terme, même s'il est inexact.

1. Type de fer

Un fer à souder 230V comporte des risques pour les composants sensibles à l'électricité statique. Préférer les modèles avec prise 230V 2 pôles + terre.

Sinon, il est recommandé de relier la base de la panne à une prise de terre si l'on veut éviter les surprises. Le moyen de fixation à la base de la panne sera choisi en fonction des possibilités (soudure, pince crocodile, etc.). Le fil de terre pourra être fixé au câble secteur par du ruban adhésif pour ne pas trop handicaper le travail.

Pour souder des composants électroniques, il est préférable d'utiliser un fer d'environ 30 watts. Un fer de 50W à 80W sera nécessaire uniquement pour souder des cosses ou des bornes d'épaisseur importante.

Mieux : un fer de 50W à 80W à température réglable permettra d'adapter celle-ci au travail à effectuer.

Un support de fer est un accessoire indispensable si l'on veut éviter les accidents :


Certains sont équipés d'un accessoire de nettoyage de la panne.

Pour des travaux réguliers je recommande la station de soudage basse tension anti-ESD :

Weller WS51 80W

Celle-ci est relativement chère, mais on trouve d'excellents modèles à moins de 50€.

Il est préférable de choisir un modèle pour lequel on pourra trouver des pannes de rechange, car une panne s'use.

2. La panne

De préférence, choisir un modèle de fer avec au minimum une panne fine, ou un jeu de pannes interchangeables :

La pointe de celles-ci (pannes dites longue durée) est traitée anti-corrosion, ce qui est indispensable si l'on veut que la soudure adhère à la panne, et éviter les crises de nerfs.

3. Le fil de soudure

Pour les travaux courants, utiliser un fil de soudure 0.5mm. Le 0.25mm sera utile seulement si l'on désire assembler des cartes avec des composants de surface (CMS).

La soudure sans plomb est obligatoire dans l'industrie (directive RoHS), sauf pour du prototypage, car le plomb est toxique. Mais elle est difficile à utiliser pour un amateur, elle réclame une température plus élevée, et l'absence de plomb rend la soudure agressive pour la panne.

La soudure 60%/40% étain plomb (SnPb) vous évitera bien des désagréments.

La soudure à l'argent (62% Sn + 36% Pb + 2% Ag.) est un must :

https://www.gotronic.fr/art-soudure-a-l-argent-eso14-7440.htm

Pour des travaux de longue durée, un petit ventilateur permettra de ne pas respirer les fumées toxiques. Aérer la pièce si possible.

4. La température

En général il est préférable d'adopter une température élevée (350°) afin de réduire le temps de soudure. Une température basse allongera le temps de soudure, ce qui peut être néfaste pour certains composants sensibles.

La soudure de composants épais (cosses, bornes, etc.) se fera à température maximale.

5. Nettoyage

On ne nettoie pas une panne longue durée avec un objet abrasif (papier de verre, grattoir, etc.). Cela endommagerait la couche protectrice, de très faible épaisseur.

Avant soudure, nettoyer la panne chaude sur une petite éponge légèrement humide :

Ou mieux, une boule de paille de laiton :

Par contre, avant d'éteindre le fer, ne nettoyez pas la panne. La soudure présente sur la pointe la préservera et allongera sa durée de vie.

5. Soudure de composants traversants

On appelle composants traversants ceux dont les pattes sont glissées à travers les trous de la carte, et soudés par dessous.

Quand cela est nécessaire, on plie les pattes de composants à l'aide d'une pince à becs fins ou d'un gabarit de pliage :

Pour des raisons de facilité, on commence toujours par souder les composants de faible hauteur, souvent les résistances, en terminant par les gros composants, relais par exemple.

On peut s'aider d'un support pivotant :

Après insertion, on peut plier légèrement les pattes des composants qui le permettent (résistances, condensateurs), afin qu'ils ne tombent pas lorsque l'on retourne la carte pour effectuer les soudures :

Après soudure, couper les pattes au raz de la soudure à l'aide d'une pince coupante.

Dernière recommandation : on ne soude pas une résistance de puissance au ras de la carte. Prévoir un espace entre le corps de la résistance et la carte, afin qu'elle puisse dissiper la chaleur plus efficacement :

6. Soudure CMS

La soudure de composants de surface CMS est tout à fait à la portée de l'amateur. Je vous renvoie à cet article :

https://riton-duino.blogspot.com/2019/07/soudure-dun-microcontroleur-cms.html

7. Liens utiles

https://www.framboise314.fr/comment-bien-souder-un-tutoriel-sur-la-soudure


Cordialement

Henri


lundi 12 avril 2021

ARDUINO : le moniteur série


 

 ARDUINO : le moniteur série

 

Le moniteur série est un outil indispensable au développement d'un logiciel sur ARDUINO. Beaucoup de débutants ignorent même son existence, ce qui est bien dommage.

1. Mise en œuvre

On peut lancer cet outil à partir du menu "Outils / Moniteur série", après avoir branché une carte, en ayant choisi au préalable le port correspondant à la carte branchée, à l'aide du menu "Outils / port".

Voici un petit sketch qui affiche des informations simples :

void setup() {
  Serial.begin(115200);
  Serial.println("Test ARDUINO");
}

void loop() {
  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    Serial.print("compteur : ");
    Serial.println(i);
    delay(1000);
  }
  delay(10000);
}

Ce sketch, si on le lance avec le moniteur série ouvert affichera les informations suivantes :

On voit tout de suite quel est l'intérêt d'un pareil outil, qui servira principalement à mettre au point son logiciel et vérifier que tout se passe bien.

On peut ainsi suivre le déroulement de l'exécution de son logiciel, afficher des variables, des textes, etc.

En bas de la fenêtre, un menu permet de sélectionner la vitesse de transmission, ici 115200 baud, conformément à ce qui est écrit dans le code :

  Serial.begin(115200);

Par pitié ne choisissez pas de vitesse inférieure, 9600 baud par exemple, comme on le voit beaucoup trop souvent. Cette vitesse appartient au passé.

L'autre menu permet de choisir le caractère de fin lorsque l'on entre une chaîne de caractères dans la zone de texte sous le titre (Aucun, NL, CR, les deux).

2. print() ou println()

Ces deux méthodes sont presque identiques, mis à part que println() affiche un caractère '\n', ou NEWLINE, à la fin de la ligne. Autrement dit le prochain affichage se fera sur la ligne suivante.

Ces deux méthodes acceptent un argument de type int, long, char, char [], float, etc.

Quelques petits détails :

Afficher un nombre flottant :

  float f = 123.456;
  Serial.println(f, 3);  // permet d'afficher 3 décimales (2 par défaut)

Afficher un nombre en hexadécimal :

  int x = 123;
  Serial.println(x, HEX);

3 autres options existent : OCT (octal), DEC (décimal), BIN (binaire).

3. Serial.printf() sur ESP8266 et ESP32

La méthode printf() de l'objet Serial n'est pas disponible sur les plateformes ARDUINO, mais elle est présente sur ESP8266 et ESP32.

  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    Serial.print("compteur : ");
    Serial.println(i);
  }

Avec Serial.printf() ces deux lignes pourront être remplacées par une seule :

  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    Serial.printf("compteur : %d\n", i);
  }

La chaîne "%d" est ce que l'on appelle une chaîne de formatage, et le programme va remplacer cette chaîne par la valeur de l'argument suivant, dans notre cas une variable entière nommée i.

printf() n'ajoute pas de caractère de fin de ligne. Il faut l'ajouter : \n

Différents formats sont possibles :

  • %d : afficher un entier
  • %l : afficher un entier long
  • %u : afficher un entier non signé
  • %lu : afficher un entier long non signé
  • %c : afficher un caractère
  • %s : afficher une chaîne de caractères

Afficher plusieurs variables est possible :

  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    int j = i * 10;
    char s[] = "blabla";
    Serial.printf("compteurs : %s %d %d\n", s, i, j);
  }

Je vous renvoie à la documentation :

https://www.cplusplus.com/reference/cstdio/printf/

4. printf() sur ARDUINO

Pour ceux qui viennent du monde C standard, il existe éventuellement une possibilité d'utiliser printf() sur ARDUINO, et là je parle de la fonction C standard printf(), pas de la méthode Serial.printf().

printf() est disponible sur ARDUINO, mais elle n'affiche rien sur la sortie standard, car celle-ci n'est pas redirigée vers un port série précis. La sortie standard existe bien mais il faut lui affecter un flux. On procède comme ceci :

static FILE uartout = {0} ;

static int console_putchar (char c, FILE *stream)
{
  if (c == '\n') Serial.write('\r');
  Serial.write(c);
  return 0;
}

void setup(void)
{
  Serial.begin(115200);
  Serial.println("printf() sur ARDUINO");
  fdev_setup_stream (&uartout, console_putchar, NULL, _FDEV_SETUP_WRITE);
  stdout = &uartout;
}

// Ensuite les fonctions standard C putchar(), printf() et puts() sont parfaitement utilisables :

void loop() {
  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    printf("compteur : %d\n", i);
    delay(1000);
  }
  delay(10000);
}

printf() n'ajoute pas de caractère de fin de ligne. Il faut l'ajouter : \n

Les appels à delay() sont bien entendu facultatifs.

5. sprintf(), snprintf()

Ces fonctions sont disponibles sur ARDUINO. Elles réalisent la même opération que printf(), mais dans une chaîne de caractères, que l'on peut ensuite afficher :

  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    char s[15];
    sprintf(s, "compteur : %d", i);
    Serial.println(s);
  }
 
Pour plus de sécurité il est préférable d'utiliser snprintf() :

  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    char s[15];
    snprintf(s, 15, "compteur : %d", i);
    Serial.println(s);
  }

On évitera ainsi les débordements si la chaîne s est trop courte pour contenir le résultat.

6. dtostrf()

Pourquoi utiliser dtostrf() ?

Toujours pour une question de mémoire disponible, le fonction sprintf() n'accepte pas les chaîne de formatage du type flottant : %f

  float f = 1.234;
  char s[10];
  dtostrf(f, 5, 3, s);
  Serial.print("valeur : ");
  Serial.println(s); 

Ses paramètres sont les suivants :

char *dtostrf(double val, signed char width, unsigned char prec, char *s)

val : la valeur flottante

width : la longueur totale, y compris le point

prec : le nombre de décimales

s : la chaîne de caractères destinataire (de longueur suffisante)

Si le nombre de caractères à afficher est supérieur au nombre de chiffres réel, la fonction complète avec des blancs à gauche (width peut être négatif pour que les blancs soient ajoutés à droite).

Il faut bien dimensionner la chaîne fstr en fonction du paramètre width car la fonction ne vérifie pas le débordement. fstr doit être dimensionné au minimum à width + 1, car il ne faut pas oublier qu'une chaîne de caractère C se termine toujours par un caractère nul.

Un petit exemple avec printf() et dtostrf() :

void loop()
{
  float f = 6789.12345;
  char fstr[12];
  
  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    printf("%lu result: i=%d f=\"%s\"\n", millis(), i, dtostrf(f, -10, 4, fstr));
  }   delay(10000); }

7. Plusieurs instances

Lorsque plusieurs cartes ARDUINO sont branchées sur un PC, et que l'on désire afficher les informations de ces différentes cartes, ouvrir une nouvelle fenêtre IDE ne suffit pas, car on ne pourra ouvrir qu'un seul moniteur série. Il faut lancer deux instances de l'IDE, en double-cliquant sur chaque fichier .ino.

8. alternatives

Le moniteur série de l'IDE ARDUINO n'est qu'un terminal comme il en existe des dizaines.

Sous Windows, on peut utiliser également teraterm, coolterm, et bien d'autres.

Sous Linux, minicom, picocom, etc.

9. Reset

A chaque fois que l'on lance le moniteur série, ou un autre terminal, la carte ARDUINO est redémarrée. Ceci est dû au simple fait que la ligne DTR est reliée à la broche RESET de l'ARDUINO, à travers un condensateur. Or la ligne DTR bascule à l'ouverture de la ligne série, ce qui provoque donc un RESET. C'est un moindre mal, mais il vaut mieux le savoir.

Sur une PRO MINI, par exemple, si l'on veut éviter cet inconvénient, il suffit de ne pas brancher le fil DTR du convertisseur USB, mais seulement RX, TX et GND. 

10. Utiliser le traceur série pour afficher des graphes

Dans le menu outils on trouve également le Traceur Série, qui permet d'afficher des graphes.

Un petit exemple :

void setup() {
  Serial.begin(115200);
  Serial.println("A1 A2");
}

void loop() {
  for (int i = 0 ; i < 10 ; i++) {
    float a1 = random(1000,2000)/100.0;
    float a2 = random(1000,2000)/100.0;
    a2 += 20;        // offset
    Serial.print(a1);
    Serial.print(",");
    Serial.println(a2);
    delay(500);
  }
  delay(1000);
}


Un tutoriel assez complet ici :

https://www.redohm.fr/2020/01/arduino-traceur-serie/ 

Cet outil est assez pauvre en fonctionnalités. Personnellement je préfère de très loin MatPlotLib, une librairie PYTHON.

Quelques exemples ici :

https://riton-duino.blogspot.com/2019/08/un-logger-analogique-et-digital.html

https://riton-duino.blogspot.com/2018/07/banc-de-mesure-de-consommation.html 

11. Utiliser le moniteur série pour entrer des commandes

La zone de texte sous le titre peut servir à envoyer des chaînes de caractères qui pourront être lues par le sketch, à l'aide de diverses méthodes (read(), readBytesUntil(), parseInt(), etc.).

Je vous renvoie à cet article :

https://riton-duino.blogspot.com/2019/12/commander-un-arduino-par-la-ligne-serie_21.html

12. Conclusion

Le moniteur série est un outil que l'on devrait mettre en œuvre systématiquement au démarrage de l'écriture d'un code. On ne peut en tirer que des bénéfices, surtout en phase de mise au point d'un programme.


Cordialement

Henri